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Intrigue n°1 : La guerre du Bien-Aimé

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Sam 5 Sep - 17:03

Intrigue n°1 : La guerre du Bien-Aimé


«  Nous retournâmes dans notre atelier où, après laborieuse matinée, nous reçûmes la visite du notable Visberd qui nous annonça de l'arrivée imminente du roy. Les apprentis, sujets à une habituelle paresse au travail et à un perpetuel manque d’enthousiasme dans leur quotidien, se réjouirent avec grande libéralité et, sans que le notable eut fini son annoncae, quittèrent immédiatement les lieux pour courir en direction de l'entrée nord. Mon frère et moi, nous convînmes de fermer boutique avant de rejoindre la grand place où nous trouvâmes foule de gens, disséminés ça et là en tumultueuses agitations. Les cloches sonnèrent alors et à leur retentissements graves et lointains s'additionnèrent les cris et les acclamations sourdes du public.  « Vive le roi », scandaient-ils. « Vive Erzsebelt ! » Il était pénible pour nous d'avancer pour ne serait-ce qu’apercevoir le monarque arrivant, tant la masse de personnes présentes sur la place, allant du simple cordonnier au plus vaillant capitaine de notre cité, nous bouchait l'accès et la vue. Alors que tout le monde était pressé par l'idée de saluer le suzerain, nous vîmes un vieil homme se faire occire par de jeunes et irascibles patriotes alors que celui-ci désirait simplement rentrer chez lui plutôt que de suivre la tendance générale.
Après quelques mouvements, nous retrouvâmes Josek qui nous aida à nous frayer un chemin jusqu'à un poste d'observation que lui et d'autres compagnons de beuverie avaient privatisé à l'aide d'épais gourdins. Ils me disaient avoir pris cette habitude depuis qu'avait repris la saison des exécutions non-humaines sur la place, qui coïncidait avec la fête de Velen. De cette espace, nous pûmes observer l'entrée sans trop grande difficulté. Se distinguait alors une importante cohorte de conscrits qui, se déplaçant en colonne, cédait le pas au monarque et à ses courtisans qui avançaient à cheval. Jozek et ses amis semblaient impressionnés par la démonstration qui s'imposait à leurs yeux.   « Dans deux ans, je pourrai m'engager », clamaît-il fièrement pour narguer ses petits camarades. Mon frère, qui avait perdu son fils lors de la guerre de Deux Ans, regarda avec amertume la réaction du jeune homme qu'il gifla d'un signe protecteur. Il savait comme moi que le roy ne venait pas à Ban Gleán par pure courtoisie, comme lorsqu'il en avait l'habitude dans ses jeunes années, mais que sa fracassante entrée était plutôt le signe d'un conflit. C'est sous les acclamations hystériques des patriotes que nous comprenions, lui et moi, d'un silence complice, qu'une guerre était à venir.  
Le roy fit alors son apparition, tout de rouge vêtu, d'humeur massacrante et d'hygiène discutable. Descendant sans attendre de son destrier une fois la grand porte traversée, il alla directement à la rencontre de la foule, saluant tel un roturier, dressant de grossières invectives et salutations à l'égard du tout venant qui, pris de folie, semblait point tenir rigueur au monarque de son attitude provocante et irresponsable mais plutôt l'idolâtrer, comme sous l'effet d'un sortilège. Le roi, alliant rapprochements virils et séduction brutale, défia trois personnes sur son chemin par simple plaisanterie et invita une dizaine de femmes à venir lui présenter leurs honneurs dans la taverne la plus proche par grivoise galanterie sans même prendre en considération le fait que celles-ci soient mariées ou sinon promises à un quelconque Kaedweni. Plus tard, l'on appris que le bourgmestre, très embêté et ennuyé par le comportement du monarque qui avait abandonné son cortège, dut frayer chemin et composer escorte de par la ville pour retrouver sa trace et assurer sa sécurité. Vaine entreprise, en vérité, car ceux qui étaient présents savaient que le roi ne risquait rien puisque dans son ombre se tenait son sinistre mage-conseiller à la barbe grise et au bâton menaçant. L'attitude de ce sorcier austère, au regard attentif et dissuasif, contrastait nettement avec celle d'Erzebelt, jovial et bruyant. »


— dans Journal d'un artisan de Ban Gleán, Collection privée de l'académie d'Oxenfurt, 1510, p. 122-124.


Prologue : l'aube d'une nouvelle guerre

Nous sommes au printemps 1510. Et un vent nouveau souffle sur les royaumes du Nord. Alors que les plus vénérables des hommes peinent à oublier les traumatismes de la Grande Guerre, les jeunes générations se laissent embrigader dans de nouveaux conflits par naïve soif de gloire ou de fortune, sinon à la recherche d'un sens à donner à leur courte existence. Partout, les bannières de guerre commencent à se redresser. Les fils et les filles des populations humiliées par les précédentes défaites deviennent les proies des monarques et des capitaines ambitieux à la recherche de piétaille pour garnir les rangs de leur armée. Rois et reines cherchent à aligner leurs pions sur un échiquier rempli d'obstacles et de menaces grandissantes tandis que les guerriers et les guerrières sentent pointer l'ère de l'épée et de la hache. Un temps propice pour les affaires des avides bourgeois et les complots toujours plus sournois des perfides intrigants. Seuls quelques érudits cherchent à sonder les maux de cette époque nouvelle alors que les indigents, oubliés de tous, s'essayent simplement à rester en vie.

Au Kaedwen, le roi Erzsebelt II lorgne sur ce qu'il reste des terres de son rival aedirnien, considérablement affaibli à la suite de la Guerre de Deux ans. Le pacte de non-agression qui protégeait jadis l'Aedirn des velléités de son voisin étant rompu à la suite de la mort accidentelle du saint-empereur Vizimir IV de Rédanie, le roi du Kaedwen peut désormais s'avancer sans crainte, revendiquer ce qu'il reste du royaume d'Aedirn et s'imposer comme l'un des plus puissants monarques du Nord.

La guerre approche ; c'est un secret de polichinelle. Une conscription de grande ampleur a été lancée dans le royaume de la Licorne où forgerons et armuriers battent le fer jour et nuit à la demande de leur bien-aimé souverain. Suivant les rumeurs, mercenaires et routiers hantent les routes du nord à la recherche des opportunités promises par ce climat de haine qui divise à nouveau les habitants du Pontar. Certains d'entre-eux préfèrent d'ailleurs prendre la fuite pour ne pas subir un conflit qu'ils n'ont pas demandé tandis que les plus vulnérables implorent les dieux de les protéger de la folie et du mépris.
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