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Lun 26 Oct - 12:49
Nuit blanche Token_10



Minuit, pluie battante et léger brouillard. Un temps de chien qui faisait grogner de mécontentement les sentinelles dehors, qui s’abritaient elles le pouvaient aux préaux des parapets. Impossible de garder les torches et bougies allumés par ce temps, on avait troqué cela pour des lanternes. Il ne faisait pas très chaud par ces temps et ces nuits, et l’on appréciait la quiétude et l’abri d’une chambre pourvue d’un bon lit pour les plus riches, des baraquements chaleureux pour les soldats, et du modeste toit et son feu pour les plus pauvres. Mais pour Ashan ? Rien de cela.

Emmitouflé dans sa cape de pluie, le Vran aurait pourtant aimé se trouver ailleurs. Par ces temps froids et sombres, il avait froid, et il aurait été une option plus intéressante pour lui de se trouver un recoin chaud et sec où passer la nuit plutôt que de se ruiner la santé à traîner par vache qui pisse. C'était à s'en arracher les écailles. Mais chaque quête avait son prix en sang et en sueur, et pour Ashan, l’opportunité de pouvoir récupérer un énième artefact de sa liste des objets perdus était suffisant pour lui porter courage et volonté et se livrer à la tâche ardue d’infiltrer Trétogor. Être une espèce nyctalope allait être son meilleur atout pour cela, là où le commun des bandits avaient besoin d’une source de lumière pour voir facilement les choses. Passer en ville par le biais des égouts et des multiples passages détournés des contrebandiers avait été relativement facile, un des rares avantages à être empêtré dans le réseau criminel des royaumes étant que certaines portes naturellement fermées vous devenaient soudainement accessibles. Quelques espèces sonnantes et trébuchantes avaient suffit à faire se frayer un chemin dans ce qui refusait encore de s’ouvrir.
Le Vran s’était glissé avec discrétion dans la cours du château, après avoir évité la vigilance des gardes en escaladant la paroi sud des fortifications à l’aide d’un grappin. Compte tenu de la pluie battante, il avait été délicat de ne pas glisser et tomber dans le vie, et sa progression avait été assez lente. Au moins, l’essentiel des gardes qui faisaient le piquet étaient occupés à patienter au niveau des toits ou des structures de protections. Personne ne voulait rester pendant des heures sous cette averse.

Il se dirigea vers un coin de la cours où il finit par tapoter d’un doigt la porte de bois qui s’y trouvait. L’accès au cellier, une figure de domestique apparut dans l’encadrement de la porte, balbutiant quelques mots.

- Qui… Qui est-ce ?
- Le chant du hibou égaye mes nuits importunes.

Le domestique lui ouvrit finalement la porte du cellier avant de la refermer aussi sec derrière lui. Il faisait sombre et froid ici, et le pauvre jeune devait être transi par la fraîcheur des lieux à en juger par ses piles de tissu. Ashan fouilla un instant dans ses affaires pour en tirer un petit sac dont le tintement laissait invariablement penser qu’il contenait des pièces.

- Tu remercieras tu-sais-qui de ma part.

Le domestique hocha vivement la tête avant de se mettre à compter les pièces contenues dans la bourse, laissant le Vran poursuivre librement son chemin dans le château. Bien, il était rentré. Maintenant il s’agissait de réussir à trouver la pièce qui abritait son joyau… Arpenter les couloirs par la nuit devrait être relativement aisé, de part la présence réduite de personnel, et le fait que l’essentiel des veilleurs étaient dehors. Il devait ouvrir l’oeil bien sûr, on n’était jamais à l’abri d’un gardien qui rodait dans les environs, mais le plus dur était fait. Ainsi se mit-il à arpenter les allées du château rendu sombre par la nuit, et guère besoin de lumière pour le Vran. Il remonta le cellier, passa par les cuisines, le hall des serviteurs qui lui fit une frayeur lorsqu’il crut entendre un domestique se réveiller, esquiva un garde se tampissant dans un recoin sombre, et finit par rejoindre les étages, là où dormaient le gratin plus noble.

Ah ! Une salle ! Contenant ce qui ressemblait à une bibliothèque, un salon, une cheminée et de quoi s’installer. Cela devait sans doute être un simple salon de lecture pour les occupants du lieu, le genre d’endroit que l’on rejoignait entre deux activités pour y profiter d’une pause et se cultiver l’esprit, sans doute. Ashan commença aussitôt à inspecter les différentes étagères et armoires. Sur certaines reposaient des bibelots en tout genre, des petites statuettes représentant diverses figures, des pièces d’un jeu d’échec, des gobelets d’argents ou des géodes, tout objet jugé décoratif…
Il approcha d’un coin et perçut dans le coin de son oeil sa pierre de rêve, accrochée à son cou, qui se mit à briller légèrement. Le Vran la sorti pour l’observer, plongeant un instant ses yeux dans les petites flammèches qui dansaient dans le quartz… Il touchait au but !
Il commença à déplacer les différents objets sur l’étagère, jusqu’à dégager ce qui ressemblait à une sorte de miroir cerclé d’une monture dorée. Ashan tira un papier de ses vêtements qu’il déplia, révélant le dessin de l’objet qu’il avait été en mesure de voir dans ses rêves. Deux rubis ponctuant la monture, des gravures mimant les flots d’une rivière… Pas de doute. C’était bien ça. Il tendit doucement la main pour le ramasser… Avant de brutalement tourner la tête.

Un bruit. Quelqu’un approchait.

Il s’empressa de se replier vers la première cachette qu’il existait ici : Une armoire épaisse qu’il ouvrit, se glissa à l’intérieur, et referma prestement, laissant par l’occasion un peu de désordre sur l’étagère qu’il venait de fouiller.

Espérons que ce qui approchait ne pique pas trop d’attention à la pièce…

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Ashan
Ashan
Ashan
Érudit
Ashan
Sam 14 Nov - 7:50
Au dehors, de légères trainées blanches tombaient, provoquant un clapotis bien distinct. Il pleuvait depuis maintenant un bon moment, et Hedwige, le nez collé sur les carreaux fumés de sa chambre, comme elle pouvait le faire enfant, observait ce phénomène d’un air pensif. La brume qui planait dans la nuit absorbait la lumière de la lune, tant et si bien que l’on aurait cru que ce brouillard émettait sa propre fantomatique lueur. Il faisait particulièrement froid, ce qui n’était pas étrange en cette période de l’année. Pour autant, malgré la cape fourrée particulièrement chaude dans laquelle elle s’était enroulée, elle gardait ses pieds blancs nus, ce qui était loin de la déranger. Elle retrouvait la familière fraicheur du sol, elle qui n’avait presque jamais porté de chaussures dans son existence recluse. Aujourd’hui, elle était libre, du moins, l’était-elle plus que lorsqu’on la sommait de rester cloitrée dans sa chambre, mais pour autant, elle le savait, elle ne l’était pas encore réellement. Sa prison ne s’était juste qu’agrandie, avec ses règles propres et son armée de courtisans en lieu et place de gardes et de barreaux. Elle se rendait d’ailleurs bien compte qu’elle n’en était pas plus heureuse, bien au contraire. Son ancienne cage, avec sa poussière, ses livres, sa chaleur… Tout lui manquait.

L’été précédent, d’ailleurs, elle s’était rendue jusqu’au château de ses parents, mais loin de visiter les fermes, rendre visite aux serviteurs ou honorer quelques rendez vous avec des petits nobles locaux, elle s’était juste enfermée un long moment dans sa chambre, juste pour se baigner dans le silence, inspirer la poussière, tenir contre elle ses livres favoris. Elle avait fini d’ailleurs par les emporter avec elle, en tout cas le maximum, les plaçant dans un des meubles de sa nouvelle chambre à la capitale. Cette seule présence avait égayé un peu l’atmosphère glaciale qui régnait dans cette pièce si impersonnelle. Pour autant, ce n’était pas assez, et ses insomnies venaient alors à son aide.

Elle se releva, venant se glisser hors de son logis, évoluant telle une ombre au milieu des couloirs qu’elle commençait à bien connaitre. Le brouhaha du jour laissait place à une singulière tranquillité une fois la torpeur devenue reine en ces lieux. Elle n’aimait le château qu’ainsi, débarrassé de son flot de discussions et de courses de domestiques. Elle se jouait alors du passage des gardes, évitant leurs déplacements lourds et bruyants pour rejoindre un des petits salons de lecture, et surtout, celui qu’elle préférait, celui de l’aile ouest.

La porte s’ouvrit sans mal, comme elle l’escomptait et elle inspira profondément en entrant, un frisson la parcourant, comme un retour heureux en un foyer qui lui avait tant manqué. Les rangées de livres s’offraient à ses yeux avides, qu’elle laissa à loisir aller et venir sur les dos marqués de lettres d’or. Il y avait là surtout des ouvrages de distraction, mais quelques uns traitaient aussi de mœurs et cultures. Tous avaient leur particularité, leur trésor au milieu de chaque paragraphe, qu’on ne pouvait décemment distinguer qu’en les parcourant. Elle en prit un entre ses mains, venant tourner les pages avec délicatesse. C’était un livre de contes, ce qu’elle préférait par-dessus tout.

Alors qu’elle se rendait à l’index, elle remarqua alors que les objets décoratifs qui ornaient une des étagères semblaient renversés, créant un joyeux chaos qu’aucun domestique digne de ce nom n’aurait laissé passer. Comme mue d’un réflexe, elle vint replacer de manière à ce que le tout ne fasse trop tâche, mais il lui advint la pensée que cela était plus qu’étrange, et que cela n’avait dû se faire en journée. Donc… Un rodeur nocturne, comme elle... ? Il avait dû passer avant son arrivée, mais elle n’aimait guère cette réflexion. Si elle tombait un jour sur cette personne, que ferait-elle, comment se justifierait-elle, d’être en pareille tenue, à heure si tardive, telle lecture, telle… Elle reposa son livre sur le fauteuil d’une manière plus rageuse qu’elle ne l’aurait voulu. Ses yeux piquèrent, comme une de ses antiques colères d’enfance. Elle n’aimait cet état dans lequel elle commençait à se mettre, mais c’était un fait, ces escapades étaient son plaisir personnel en un milieu qu’elle n’aimait absolument pas, où elle se devait d’être fausse de bout en bout. Le jour, elle ne se serait jamais permise de laisser ses émotions la submerger, mais la nuit…

Elle eu comme un léger sursaut. Un bruit venait d’attirer son attention. Et cela venait… De l’armoire. Malgré la chaleur du feu, elle sentit un frisson intense s’emparer de ses membres. Avec une minutie qui s’expliquait davantage par la crainte qui l’envahissait d’être surprise par une quelconque présence dangereuse, elle approcha pourtant la main de la poignée, certainement poussée par une curiosité trop grande. Elle ouvrit la porte de l’armoire et… Ouvrit la bouche, prête à hurler.
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Hedwige Sambukid
Hedwige Sambukid
Hedwige Sambukid
Érudit
Hedwige Sambukid
Jeu 19 Nov - 16:58

Nuit blanche Um8Sq7D



Il retint sa respiration alors qu’il entendait l’intrus progresser dans la pièce depuis son armoire. Ce n’était pas bon, et imprévu. Bon sang, qui pouvait donc se pavaner ainsi dans les couloirs à cette heure-ci ? Cela ne devait pas être un garde, à moins que ces derniers aiment tirer au flanc et prennent du temps pour leur plaisir personnel. Cela devait être quelqu’un d’autre. Le Vran devait se dépêcher de trouver un plan pour se sortir d’ici…
Il toucha doucement sa petite pierre des rêves qui pendait à son cou, sa douce lumière lui évoquant multiples idées, mais il n’aurait probablement pas le temps d’établir une connexion oniromancienne en un si court laps de temps…

Le temps passa, sans que les signes ne vienne que l’habitant des lieux ne décide à partir. Zut, cela commençait à être inconfortable. Jusqu’à ce que finalement, il puisse percevoir les bruits de pas d’une personne qui approchait de l’armoire. Oh. Cela allait donc se passer ainsi ? Difficile de voir autrement les choses, il n’avait pas vraiment le choix. Le Vran dégaina doucement sa courte épée de chasse qu’il tint proche de son cœur, attendant le bon moment pour frapper…

La porte s’ouvrit et le Vran se projeta aussitôt en avant pour chuter sur la personne qui venait ainsi de le débusquer, mettant tout son poids pour la renverser et appliquant sa main sur sa bouche pour l’empêcher de hurler, tout en initiant un mouvement ample alors qu’il se préparait à abattre la lame… Mais il s’interrompit au milieu de son action. Ce n’était pas un garde en arme, ou quelconque milice de nuit qui venait de le trouver… Mais une jeune humaine qui devait simplement vivre ici… Ses guenilles se frottaient à la fourrure qu’elle portait et il y eu un flottement quelques instants alors que Ashan lui même ne savait pas exactement comment réagir. Ultimement, il abaissa son arme et porta aussi habilement que possible son doigt vers sa bouche masquée.

« Chhhhhhht... » souffla t-il.

En espérant qu’elle accepte de bien vouloir se taire. Ashan était peut-être un voleur mais il n’était pas un meurtrier, du moins d’ordinaire. Si il pouvait éviter de s’en prendre à quelqu’un durant son action, cela lui était préférable, aussi moralement que pour la suite des événements. Il lui renvoya un regard de ses yeux écarlates, laissa écouler quelques secondes avant de se décaler pour la laisser se relever tout en la surveillant. Le Vran se recula doucement, fit marche arrière vers l’entrée de la pièce en la regardant et s’empressa de refermer la porte du salon, non sans y avoir jeté un coup d’oeil furtif dans le couloir pour s’assurer que personne n’avait entendu sa chute.

« Je ne suis pas là pour quelconque assassinat. » marmonna t-il.

C'était sa meilleure tentative pour tenter d'apaiser la situation. Non pas que cela allait lui assurer qu'elle n'allait pas paniquer déjà du fait d'avoir trouvé un intrus dans son armoire, mais fut-il en plus qu'il soit un Vran. En avait-elle seulement déjà vu ?
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Ashan
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