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Promenons-nous dans les bois

 :: Baronnie de Flotsam
Mer 9 Déc - 22:44
La passerelle de bois détrempée n’inspirait guère confiance à Aliénor qui se dépêcha de la franchir pour gagner le quai, tirant son cheval par la longe. Malgré la pluie battante, le comptoir de Flotsam était bourdonnant d’activité tandis que les marchandises venant des côtes rédaniennes et témérienes croisaient le produit de la vallée du Pontar. Désormais l’on y croisait même quelques exotiques marchandises venue d’Aen Cairn. Elle guida sa monture au milieu des bateliers, manquant de se faire assommer par le sac de grain que l’un d’eux se jeta sur l’épaule sans faire attention. Elle s’arrêta à l’entrée de la ville le temps de trouver quelques pièces à donner aux mendiants elfes qui ravalaient leur fierté.
Elle traversa la place principale où se dressaient la sinistre potence, inoccupée, et guida son animal vers la principale taverne reconnaissable au brouhaha qui s’échappait de ses fenêtres entrouvertes malgré la pluie. Elle attacha la corde à une rampe, sous le maigre toit de chaume voulant offrir un peu d’abri à la demi-douzaine de bêtes attachées ici. Elle glissa une pièce dans la paume du butor emmitouflé dans son manteau qui surveillaient les animaux, un épais gourdin posé en travers des genoux. En partant elle remarqua un petit chariot tant bien que mal abrité des intempéries.

Elle pénétra à l’intérieur de l’établissement, qui sentait la sueur et la mauvaise bière. Elle accueillit toutefois la sensation de chaleur, la première depuis que la pluie avait commencée des heures auparavant, avec une intense satisfaction qui chassa les menus désagréments. Se débarrassant de sa pelisse de voyage trempée, elle prit le temps d’essorer un peu ses cheveux de l’eau qui avait réussi à s’infiltrer avant de se diriger vers le bar derrière lequel le patron surveillait d’un œil alerte la petite foule occupée à manger ou boire, bien souvent les deux.

« Salutations. J’ai aperçu un chariot dans votre écurie et je me demandais si vous pouviez m’indiquer à qui il appartenait.
- Et pourquoi vous voudriez le savoir ? »

Il avait un regard peu amène sous ses épais sourcils broussailleux tandis qu’il la dévisageait, se demandant sans doute si elle n’était qu’une truand envoyée en ville par quelque bande pour glaner des informations grâce à son joli minois. Elle lui adressa son plus beau sourire :

« Je cherche à remonter vers l’Aedirn et je préfère ne pas voyager seule pour éviter les problèmes. »

Elle ne disait pas toute la vérité puisque, bien plus que l’Aedirn, c’était l’Aen Cairn qui l’attirait comme une flamme attirait un papillon. Elle était curieuse de savoir comme les elfes comptaient réagir à la guerre qui allait se jouer sur le pas de leur porte, pour une fois qu’ils n’étaient ni agresseurs ni agressés dans la région.
Le patron haussa les épaules et lui indiqua d’un geste de la main une table où étaient installé trois hommes aux mines assez patibulaires et qui évoquaient clairement les mercenaires là où elle avait plutôt espéré tomber sur quelques marchands.

« Alors z’avez de la chance, c’est dans cette direction que ces gars là vont. Enfin, de la chance, à vous de voir. »

Elle était elle-même assez dubitative encore mais n’aimait rien moins que de juger les gens sur leur physique. Elle se dirigea donc en direction du trio, occupé à lancer les dés tout en mangeant, et toussota pour attirer leur attention.

« Excusez-moi de vous déranger, on m’as dit que vous vous dirigiez vers l’Aedirn et je cherchais justement d’autres voyageurs avec qui poursuivre ma route. Si vous l’acceptez, peut-être pourrions-nous faire connaissance autour d’une bière. »

Joignant le geste à la parole elle fit signe à une serveuse de leur amener un pichet pour remplir les verres des trois hommes. Elle s’était davantage adressé au plus grand et puissamment bâtis des trois hommes. Certes il était par bien des aspect le plus intimidant du trio mais elle s’était toujours étrangement sentie rassurée par les géants de son genre – sans doute une conséquence de sa propension à puiser le Pouvoir terrestre qui lui donnait la même impression – et surtout elle avait bien remarqué le regard du plus gras du trio qui lui donnait l’impression de la considérer davantage comme un morceau de jambon qu’autre chose et qui s’était posé sur elle bien avant qu’elle ne les interpelle.

« Je m’appelle Aliénor du Braa, et vous ? »

Dit-elle sans laisser transparaître ses sombres pensées et en faisant mine de s’asseoir à leur table.
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Aliénor du Braa
Aliénor du Braa
Aliénor du Braa
Intriguant
Aliénor du Braa
Jeu 10 Déc - 12:00
Pour Côme, Barrique et Lennart, c’était la rengaine ; le voyage se faisait à pied. Nul bateliers, aucun marchands, n’acceptaient ces trois soudards pour une épopée à contre-courant. Depuis des années maintenant le trio allait de bévues en déconvenues. Les périodes de vaches maigre se succédaient avec une trop grande régularité et duraient de plus en plus longtemps, et la perspective de cette guerre était pas des plus réjouissantes.

L’hiver touchait à sa fin, février annonçait le dégel et le début de longues périodes où les pieds pétrifiées par le froid se retrouvaient prisonniers de la boue et de la glaise gorgée d’eau. La route jusqu’à Flotsam était dans cette ambiance maussade. Un calvaire à pousser un chariot d’équipement à la force des bras. D’embourbement en embourbement. Grappillant de misérables kilomètres chaque jour au prix d’une fatigue toujours plus intense et douloureuse. Cet état de fait, cette misère humaine, forçait le trio à brigander pour rapiner de maigres deniers et quelques guignons de pain dur. La faim, le manque de nourriture jetait les brigands, puis les monstres sur les routes, la période entre l’hiver et le printemps était sans doute la pire de l’année. Tout était pratiquement vide et l’Homme montrait son visage le plus cruel dans le but unique de survivre un jour de plus.

L’arrivée à Flotsam était vu comme une sorte d’El Dorado enfin atteint. De simple village portuaire, perdu dans une forêt aussi épaisse qu’antique, sa position autrefois stratégique au confluent des grands royaumes du nord était la prise stratégique de choix et un carrefour commercial incontournable. Loin d’être devenue une cité tentaculaire, cette endroit pouvait s’enorgueillir d’être une petite ville dynamique, pourvu de défenses extrêmement solides compte tenu de sa petitesse en terme de population. En cas de guerre, Flotsam devait certainement avoir pour mandat de verrouiller le Pontar et devenir ainsi l’une des marches de la Rédanie. Le guet local était à l’image de la région et de la météo : mauvais. Des mines patibulaires et suspicieuses qui lorgnaient sur chaque étranger qui osaient pénétrer l’enceinte fortifiée.

Sans attendre, le trio détrempé se dirigeait vers la grande place de la potence et sa pittoresque auberge. L’ambiance était toujours mauvaise, les mines épuisées et rabougries. Néanmoins ils étaient proche, très proche, de L’Aedirn. L’argent manquant, tout comme la douceur, c’était aux dés que les trois misaient lequel d’entre eux allait gagner le gros lot de s’offrir un bain ainsi qu’une nuit dans les bras d’une douce compagne éphémère. C’était Lennart qui avait empoché la mise, heureux comme un pape. Côme, beau joueur et bon perdant, lui tendait ses pièces pour qu’il s’offre un peu de chaleur dans un lit pas trop envahi par les puces. Pour Barrique, ce n’était pas la même. Il pestait tout ce qu’il pouvait et semblait même prêt à accuser ouvertement Lennart de tricherie. Toutefois, toutes les velléités s’éteignaient lorsqu’une jeune femme venait les aborder.

Les six yeux se tournaient vers cette jeune femme. Elle avait l’air de sortir à peine de l’adolescence et était belle comme le zénith de l’existence. Côme notait les détails de cette douce ingénue. Ce grand de beauté, niché sous la commissure des lèvres lui paraissait ravissant, une touche de foncé sur ce faciès si clair. Toutefois, la couleur des cheveux et la douceur des traits avaient, quant à eux, l’effroi de lui retourner l’estomac. Elle ressemble à Elle. Se disait Côme dans ses songes, revoyant Abigaïl et tous les évènements qui avaient conduit à son arrestation. Non. L’Histoire, la grande, celle avec un grand H, était certes un cycle ininterrompu de guerre et de misère. Mais pitié, non, pas la petite. Pas encore. Côme s’en voyait presque à prier Melitele qu’il s’agisse d’un rêve. Mais non, encore une fois.

Elle répondait au doux nom d’Aliénor du Braa, un patronyme si proche de celui d’Abigail de Roggeveen. Deux prénoms en « A », deux particules. Côme préférait détourner le regard quelques instants tant il était pris de nausées, écrasé par le poids de la culpabilité qui le rongeait depuis des années. Chaque jour, il se disait qu’il aurait dû l’accompagner dans les bois. Il l’aurait couvert, il l’aurait protégé et caché ce lourd secret. Il en était persuadé ou du-moins, avec le temps, il avait fini par s’en persuader. Préférant rester de marbre, et muet comme une tombe, Côme replongeait son nez et ses yeux dans le fond  de sa bière. Abattu par le désir de la jouvencelle de les accompagner sur les routes.

"Bien sûr qu’on peut  t'aider ma mie." Disait un Barrique, aussi mielleux qu’une lame assassine. "Installez-vous donc avec nous et discutons. Ainsi l’on désire aller à Aedirn ?" D’un geste rude, il saisissait la main d’Aliénor pour l’inviter à s’asseoir sur le banc à côté, presque collée à lui. Lui faisant profiter de ses effluves masculin et porcin d’homme des routes. "Je me nomme Fritz. Voici Côme et Lennart. Enchanté de te rencontrer." Sa main se posait sur celle d’Aliénor en vue de lui offrir une insultante baise main. Chacun de ses geste était fait avec force et poigne, dans le but d'imposer sa doctrine et son pas de danse. Après tout, pour lui, la Femme avait été faite pour ça à la base.

"Fiche lui la paix, Barrique." Maugréait Lennart, avant de se tourner vers Aliénor. "Vous allez donc vers l’Aedirn, hmm ? Nous aussi. Sauf qu’on fait payer le transit, qu’est-ce que vous offrez pour y arriver en un seul morceau ?"

Laissant Lennart gérer les négociations, Côme préférait se lever pour sortir vers les fosses d’aisances. L’estomac si noué qu’il finissait par rendre tripes et boyaux par-delà une balustrade. Il se frappait la tête casquée d’être aussi émotif et autant prompt aux remords. Il devait se ressaisir et plus que tout absolument tout faire pour empêcher un nouveau malheur arriver.
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Côme
Côme
Côme
Insignifiant
Côme
Lun 28 Déc - 13:20
Sous cette pluie battante se trouvait une chariote abritée sous un large auvent. Une boutique improvisée d’herboristerie proposant de nombreux breuvages aux effets, dit-on, salutaires pour le corps et l’esprit. A l’intérieur se trouvaient deux personnes plongées en pleine discussion.

« Lyssa, si je l’ai vue ? Ouais, en coup de vent. Elle avait l’air pressée et un peu préoccupée… M’enfin, elle est venue me dire qu’elle serait là ce soir, donc, pas de soucis. 
- Et c’est tout ?
- Ouais m’dame. »

Sérieusement ? Lyssa avait eut le temps de transmettre un message à une vague connaissance mais en revanche avertir en personne la principale intéressée, ça, c’était trop compliqué ? Rizka soupira lourdement d’agacement. Ce n’était pas tant la manière mais plutôt ce qui allait autour de ce message. La mage n’était pas idiote, elle ressentait une certaine nervosité depuis quelques jours, ce petit mouvement tendu des cordes vocales de son amie. Il y avait quelque chose d’étrange. Ce n’était pas dans ses habitudes de se montrer distante et mystérieuse, ça c’était plutôt l’affaire de la blondinette. Ca faisait déjà des jours qu’elle évitait soigneusement sa comparse. Dire qu’elles devaient faire route ensemble, c’était loin d’être gagné.

« Merci. » Grinça-t-elle entre ses dents, plissant l’arrête de son nez dans une mimique soucieuse.
« Hey, attends ! Je peux avoir une petite pièce ?
- Quoi, pour ‘ça ?’ Même un unijambiste sourd-muet aurait été plus utile. »

Quel dommage qu’elle ne puisse admirer l’expression à demie-ahurie de son interlocuteur. Au lieu de cela, Rizka laissant son regard voilé se détourner au tintement de cloche retentissant derrière lui. En un instant, la jeune femme se para d’un sourire purement commercial.

« Ce sera tout ? J’ai un rendez-vous après toi. »


***


Tranchant avec l’austérité des lieux, un petit brin de femme à la chevelure ensoleillée pénétra dans la taverne bondée. D’un geste, elle repoussa la lourde capuche qui l’avait protégée de la pluie battante avant de se frayer un chemin jusqu’au comptoir. Le souffle court, elle articula quelques mots au propriétaire.

« Lyssa est arrivée ?
- Non, je ne l’ai pas vue. T’es pas en avance non plus, grouille-toi si tu veux pas que je te remplace.
- Toujours aussi aimable.» Railla-t-elle. « Très bien. Donnes-moi une minute, j’y vais. »

Se débarrassant de sa lourde cape, la jeune femme s’élança au premier étage. Un tour de clé et elle expédia celui-ci à l’intérieur d’une minuscule chambrée avant de saisir le manche de l’instrument déposé à l’entrée. Elle eut pourtant une seconde d’hésitation. Cette mandoline était un cadeau de sa comparse et, bien qu’elle en ait appris les rudiments, elle n’avait encore jamais joué devant un public… Mais ce soir il allait bien falloir animer pour deux.

Redescendant au rez-de-chaussée, Rizka avança à pas feutrés jusqu’à la petite estrade. Mandoline à la main, la jeune femme s’assit sur le tabouret prévu à cet effet. Elle ne fit aucune annonce, pas un bruit. Après tout ne faisait-elle seulement partie du décors. C’est dans cette salle bondée, chahutée par le brouhaha que ses doigts glissèrent avec dextérité. Douce mélodie embaumant l’atmosphère, de fil en aiguille quelques oreilles finirent par trouver de l’intérêt à la petite femme perchée là-haut. C’est là que ses lèvres s’entrouvrirent sur la première note d’un chant léger, ténu mais envoutant.

Douce mélodie:
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Rizka Aldeishan
Rizka Aldeishan
Rizka Aldeishan
Érudit
Rizka Aldeishan
Jeu 14 Jan - 21:16
Aliénor s’assit brusquement sur le banc, presque forcée par le dénommé Fritz, bien qu’elle trouvât que Barrique lui convenait à merveille. Elle supporta toutefois son petit jeu faussement courtois, mais son regard courroucé montrait bien qu’elle n’était absolument pas dupe. Elle commençait déjà à envisager de trouver d’autres gens, mais heureusement celui qui prit la parole était d’une certaine manière bien plus agréable, au moins il n’essayait pas de faire croire qu’il avait à cœur autre chose que l’argent qu’elle pouvait leur donner.

« Bien sûr. »

Elle sortit une bourse – jamais trop pleine pour éviter d’attirer trop de tentation – de sa besace et fouilla dedans avant d’en sortir une pile de pièces koviriennes qu’elle posa sur la table, entre elle et Lennart. Une petite somme mais généreuse pour la simple possibilité de voyager à leurs côtés. Peut-être même trop généreuse si elle devait supporter le regard affamé de Fritz tout le long.

« Puis je ne suis pas totalement inutile, je connais toutes sortes de remèdes et les bases de la médecine, si on devait en avoir besoin pendant le voyage, et si jamais vous aviez quelque utilité d’un scribe public, je peux m’en charger gratuitement tant que vous ne voulez rien de trop fantaisiste. Par contre, au risque de vous décevoir, je suis une cuisinière médiocre. »

Elle avait prononcé cela avec un sourire, comme une blague, mais c’était malheureusement vrai et elle devait souvent compter sur ses compagnon de route pour manger autre chose qu’un brouet fade. L’on ne pouvait pas tout apprendre et malgré le temps qu’elle avait passé à la campagne elle n’avait jamais donné à la cuisine autre chose qu’une attention dictée par ses besoins.

« Et soyons clair : il est hors de question que je réchauffe la couche de quiconque. »

Elle souriait toujours mais le regard et le ton de la voix démentaient toute légèreté dans ses paroles. Elle pouvait travestir bien des choses et s’asseoir sur un certain nombre de confort que ses collègues n’auraient renié pour rien au monde mais sa dignité n’était pas négociable.
Elle leva les yeux vers la petite scène où se produisait une jeune femme singulière. Elle était aussi bien habillée que la plupart des marchands qui passaient par Flotsam, mieux sans doute même. Elle se perdit un peu dans le chant de la jeune barde, fermant les yeux et laissant ses doigts suivre le tempo des notes, avant de revenir à leur affaire en cours.

« Sachez aussi que si je n’ai guère plus d’argent sur moi, je devrais retrouver en Aedirn des connaissances qui pourraient se montrer généreuses si tout s’est bien passé. » une façon peu subtile de les enjoindre à ne pas tenter de l’égorger pour lui voler ses quelques pièces : « Si cela vous convient et parce que j’aime commencer de telles associations sous de bons auspices, permettez-moi de payer le repas de ce soir et de quoi l’arroser. Avec modération toutefois. »

Il n’était pas question qu’elle leur paye de quoi se fendre le crâne en deux et qu’ils soient incapables de prendre la route au matin, elle ne voulait pas traîner à Flotsam si elle pouvait l’éviter. Certes, prendre quelques jours lui aurait certainement permis de refaire quelque peu ses réserves en échange de quelques bons soins, comme elle en avait l’habitude, mais elle préférait atteindre Aen Cairne le plus rapidement possible, elle aurait tout le temps de se préoccuper de ses finances une fois là-bas. D’autant qu’elle ne leur avait pas mentis sur ses connaissances, seulement sur leur l’endroit où elles vivaient. Mais ces baroudeurs avaient l’air d’être le genre à faire taire toutes formes de préjugés à partir du moment où les pièces rebondissaient contre le bois d’une table, elles doutaient donc qu’ils feraient grand cas de la provenance d’une récompense s’ils l’apprenaient au dernier moment.
D’un geste de la main elle attira une serveuse et tandis que celle-ci s’approchait la jeune femme sortit d’autres pièces de sa bourse, qu’elle commença à déposer sur le plateau de l’employée une fois celle-ci à sa hauteur :

« Mes nouveaux amis et moi-même aimerions le plat le plus consistant que vous avez ce soir, ainsi que deux pichets de bon vin pour l’arroser. » La fin d’une chanson lui fit relever la tête et une idée lui traversa l’esprit : « Et si vous pouviez dire à la barde que j’ai beaucoup appréciée sa prestation et que si elle le désire je l’invite à partager notre repas, ça serait très aimable à vous. » finit-elle en déposant quelques pièces de plus dans le plateau et une directement dans la paume de la serveuse. « Merci bien. » conclut-elle avec un sourire chaleureux avant de se retourner vers Lennart tandis que la serveuse s’éloignait.
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Aliénor du Braa
Aliénor du Braa
Aliénor du Braa
Intriguant
Aliénor du Braa
Sam 16 Jan - 8:52
Côme revenait enfin à l’intérieur et à sa table, le teint cireux et les yeux rougi. Il constatait toutefois les énormes moustaches de Lennart étaient légèrement relevée, signe qu’il souriait et semblait satisfait de la brève tractation. "Côme," hélait Lennart, de sa force voix paysanne, "Tu retombes à pic. Not’belle seigneurie Alienor que voici offre le repas et le vin pour ce soir. Bon ses conditions sont dures, surtout pour toi Barrique, mais on s’y accommodera."

Côme hochait simplement la tête, posant un bref regard vers Aliénor. "Et elles sont ?" Questionnait-il dans un grognement. "C’est simple, mon ami ! On ne couche pas avec. Et elle peut servir à pas mal de choses sauf de cuisinière. Autant dire que vous êtes bien gironde mais mauvais à marier." Concluait Lennart dans un rire empli de bonhommie. "Par contre elle sait scribouiller la petiote et ça ce n’est pas rien."

"Si  ce n’est que ça, ça me va." Commentait Côme, tâchant de ne pas croiser le regard de la magicienne, comme craignant un nouvel accès de colique. Toutefois il notait le fait qu'elle savait écrire et possédait un beau parlé. Elle devait être très certainement plus qu'une simple voyageuse et il gardait ses questions pour plus tard.

"Hé bien moi, ça me va pas !" Pestait l’ignoble Barrique, crachant par terre." Fort bien, de toute manière je trouverai des paysannes. D’toute manière t’es trop jolie pour ne pas être louche. Par contre, se qui m’énerve c’est qu’on décide d’aller en Aedirn ! Là où moi j’ai dis qu’il fallait aller en Kaedwen ! J’ai pas spécialement l’envie de me retrouver dans le camp des perdants moi ! L’roitelet c’est qu’un pauvre mec en guenille avec une couronne rouillée. Son royaume il put la merde et c’est de l’autre côté du Pontar qu’on pourra espérer se faire du fric et vivre jusqu’à l’été prochain. Si on va en Aedirn tout se qui nous attend c'est d'nous faire rouler dessus par la cavalerie du gros roi ! "

"On en a déjà discuté, Barrique." Maugréait Côme, en serrant poing pour frapper sur la table. "Les limiers du Gors-Velen sont sous la bannière du Roitelet alors on va du côté du Roitelet. Un point c’est tout."

"Les limiers du Gors-Velen et le capitaine je les emmerdes !" S'emportait Barrique. "Hors de question que je traîne de nouveau avec ce maudit ! "

Le ton était donné dans le trio. Ils étaient trois cabots de basses fosses prêts à s’écharper pour un rien. D’autant plus que Côme revenait à la charge sur son camarade à l’air porcin. "Et la Aliénor, tu t’en approcheras pas. On ne refera pas la même erreur que la dernière fois."

"Allons, allons, Côme, on ne va pas revenir sur ça." Tempérait Lennart, alors que les deux semblaient se lever pour en venir au fer, leurs mains gantées se dirigeaient vers leurs dagues à rouelle pour en finir. "Ta blondinette était une sorcière. Qui sait si d’ici quelques temps elle serait devenue une Quenaude. On a rendu un fier service à la populace en nous en débarrassant. Maintenant vous vous asseyez et vous prenez votre bectance."

Par chance pour la magicienne de Kovir le plat arrivait à point nommé, mettant à mort les velléités de ces rustres. Dans une plat de terre cuite plusieurs quartiers de brochet frémissaient encore. Ces derniers fleuraient bon le vin et le romarin avec en accompagnement un bol de potée de légumes et du pain seigle. La serveuse apportait avec ceci un vin de sauge très sucré et doux au palais, le genre de piège pour quiconque pourrait avoir un levée de coude un peu trop abrupte.

Alors que Barrique allait jeter sa patte vers le plat pour remplir son écuelle, le vieux mercenaire l’en empêchait rudement. "D’abord on remercie Melitele pour le repas. Et on laisse la dame se servir en premier. Mangez à votre guise ma petite. Vous êtes pas bien épaisse et la route sera longue et l’hiver reste même mourant reste rude." Les trois mercenaires récupéraient des petites idoles de leur divinité, restant silencieux quelques instants avant de finalement se servir après Aliénor. A la manière de chiens affamés, les trois mercenaires dévoraient leur pitance avec un appétit féroce. La misère habitant leur ventre le moindre repas chaud avec de la chaire était plus que salutaire. Côme finissait enfin par relever la tête vers Aliénor, grognant des questions aussi simples qu’anodine. "C’est où ça Braa ? Et vous allez voir qui donc en Aedirn ? Vu que Lennart dit que tu sais scribouiller ce sont des gens importants ?"

Les questions de Côme retenaient l’attention de Lennart, curieux comme toute personne travaillant les champs et ayant grandi dans un petit patelin. Barrique, lui, signait son fait au plat et enchaînait le remplissage et vidage d’écuelle avec une rapidité de gargantua.
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Côme
Côme
Côme
Insignifiant
Côme
Sam 13 Fév - 23:06
La fin de prestation de Rizska fut accueillie par quelques hochement de têtes, autant dire pas assez pour que la jeune femme aveugle puisse savoir si son talent avait fait mouche ce soir. Fichue Lyssa ! Normalement l’instrument c’était elle, Riska elle offrait un spectacle bien plus incroyable d’ordinaire mais avec la mandoline entre les mains il était d’autant plus difficile d’ensorceler son auditoire par ses prouesses artistiques. Pour autant la rousse salua avec déférence avant de redescendre de son promontoire. Alors qu’elle comptait les quelques piécettes déposées à son intention – De toute évidence bien moindres qu’à l’accoutumée – la mage entendit le pas sonore mais léger, celui d’une femme à n’en pas douter, se rapprocher d’elle.

« Emh, dame Aldeishan ? »
« Sophia... » Soupira la jeune femme en retour. « Tu peux m’appeler par mon prénom tu sais ? »
« Oh euh très bien da… Euh Rizka. J’ai un message pour vous. Votre prestation à retenu l’attention d’une tablée, ils vous invite à partager leur repas si vous le souhaitez. »
« Vraiment ? »

Voilà qui éclairait cette soirée bien morne. Un repas offert en bonne compagnie, cela tombait à point nommé. A vrai dire, parti comme c’était, la mage aurait vite broyé du noir… Dans une boisson forte, très probablement. Ce patelin était déjà d’une tristesse, heureusement que des voyageurs y passaient régulièrement, et voilà que Rizka s’était fait abandonnée par sa compagne de route. Elle en avait l’habitude depuis les années qu’elles se fréquentaient, mais tout de même, son amie barde fourrait toujours son nez au mauvais endroit, un jour cela se terminerait mal. En attendant, Rizka finissait toujours par devoir trouver d’autres alternatives. Là encore, elle y trouverait peut être sa porte de sortie. Il fallait tenter. C’était mieux que de pester seule.

« Tu peux me guider jusqu’à eux ? »
« Oui, bien entendu. »

La serveuse attrapa avec délicatesse le bras de la malvoyante, commençant à les diriger vers la table où elle avait été conviée. En chemin, Rizka prêta davantage attention aux sons environnants et lorsque son guide lui indiqua la localisation de la tablée de son hôte improvisée, elle n’eut pas grand mal à s’en sortir par elle-même. Il s’agissait d’un groupe. Bruyant au demeurant. Plusieurs hommes et une femme de ce qu’elle percevait. Rizka remercia la serveuse, puis traversa les derniers mètres seule. Concentrée sur son objectif, la mage saisit rapidement de qui il pouvait s’agir. Langage simple, peu de manières, une rudesse dans leurs voix identifiable de leur mode de vie sans doute rustre. Des voyageurs. Mercenaires peut être ? Rien à voir avec la douce mais ferme voix de la femme. Elle était assurée mais suffisamment éloquente pour témoigner d’une bonne éducation. Le fait qu’elle se retrouve en cette compagnie prouvait qu’elle ne sortait pas du nid, elle aussi devait voyager. Du moins ce sont les conclusions qu’en tirait Rizka du peu qu’elle perçut. Cela suffirait pour l’instant. Assez pour elle comprenne qui l’avait écoutée et invitée. C’est pourquoi c’est vers la source féminine que la mage tourna le visage.

« Je vous prie de m’excuser de vous interrompre ainsi. Je suis venue vous remercier, pour le compliment et l’invitation à diner. Je vous en suis reconnaissante et si cela ne dérange pas vos compagnons, je l’accepte avec grand plaisir. » Elle inclina la tête, se parant un sourire charmant. « Une seconde présence féminine ne vous dérange pas messieurs ? »
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Rizka Aldeishan
Rizka Aldeishan
Rizka Aldeishan
Érudit
Rizka Aldeishan
Jeu 18 Fév - 20:30
« Je crains que vous ne soyez le seul à me voir ainsi, mais je m’en accommode. Ce n’est pas comme si j’avais vraiment du temps à consacrer à ce genre de vie. »

Répondit, sans en sembler vexée le moins du monde, Aliénor à la plaisanterie du moustachu. Il fallait dire que la magicienne n’avait pas le moins du monde l’envie de s’établir pour l’instant, préférant largement occuper sa ‘jeunesse’ à parcourir ce monde qu’elle aimait. Difficile dans tout cela de caser autre chose qu’une aventure occasionnelle et sans lendemain.
Le comportement du géant qui revenait à table l’intriguait en revanche bien plus. Il s’était absenté dès qu’elle les avait abordé et semblait encore souffrant. Mais surtout il évitait de la regarder, ce qu’elle dont elle se rendait facilement compte puisqu’elle l’examinait tout son saoul à la recherche de quelques symptômes qu’elle saurait repérer. En plus de pouvoir éventuellement soulager quelqu’un de son mal, cela lui offrait une agréable distraction intellectuelle tandis que la poche à vin à sa gauche s’énervait contre le scandale du refus qu’elle lui imposait, avant d’embrayer sur la situation professionnelle du trio qui, apparemment, devait rejoindre une bande de mercenaire offrant leurs service au roi d’Aedirn.
Pour le coup, elle ne pouvait que le comprendre tant il n’y avait pas besoin d’être très finaud pour comprendre que la situation n’était pas à l’avantage du petit royaume en pleine déchéance. Elle posa un regard morose sur chacun d’eux, en se demandant lequel d’entre eux se sortirait vivant du guêpier dans lequel ils avaient l’intention de se fourrer.

Elle sursauta quand le poing frappa, elle s’était tellement attardée sur un éventuel mal chez Côme qu’elle en avait complètement oublié sa stature, qui l’écrasait désormais de toutes sa taille alors qu’il était à deux doigts d’en venir aux mains avec Barrique. Elle se recula un peu sur son banc, ne voulant surtout pas se retrouver mêlé à quelques problèmes d’entente entre ces deux là, néanmoins son esprit alerte ne manqua pas les étranges mots du colosse.
Elle trouva un semblant d’explication dans les paroles apaisantes de Lennart et, bien qu’elle fit l’effort de le cacher, son visage se ferma un peu tandis qu’elle se figurait les événements dont ils parlaient. Bien que sa tentation première fut de les abandonner là sur quelque prétexte – le spectacle qu’ils venaient de lui offrir en aurait fait un parfait – elle se retint. Elle était en Rédanie après tout, même si c’était une honte qui montrait la bine trop grande puissance de cet empire, et presque n’importe qui aurait agit comme elle présumait que ces trois soldats l’avaient fait. Il aurait été peu charitable de tenir rigueur à leur ignorance et leurs superstitions. Elles n’étaient ni l’une ni l’autre de leur fait, après tout.

Elle fut d’ailleurs un peu rassurée quand Lennart mentionna Melitele et non la Flamme, et, inspirée pour une fois, elle suivit les trois hommes dans leur prière et sortit un médaillon de fer de sous sa robe. L’une face représentait Braa Sind et l’autre Dana Seelie, les deux divinités de son enfance. Elle se servit en remerciant Lennart et ne se gêna pas pour suivre son conseil : qui savait quel serait la prochaine fois qu’ils auraient une aussi belle occasion ? De toutes façons si ce qu’on leur avait amené ne suffisait vraiment pas, elle avait encore quelques pièces pour y remédier.
Il s’avéra que le colosse était aussi le plus curieux – ou tout simplement le plus prompt à poser les questions – et qu’il avait surmonté son étrange mal puisqu’il l’interrogea sur des sujets plus personnels que ceux qu’ils avaient jusque là abordés.

« Le Braa est un fleuve, au nord de la Rédanie. Il se jette dans l’océan au niveau de la ville de Blaviken et forme la frontière de plusieurs duchés dans la région. Si vous vous demandez pourquoi je porte le nom d’un fleuve, je suis originaire d’un village au bord de celui-ci. Cela dit je ne peux que vous conseiller d’éviter la région, qui n’est encore essentiellement qu’un champ de ruines depuis la grande guerre du nord. »

Parler de sa région d’origine fit naître un sourire empreint de tristesse sur ses lèvres et elle resta quelques instants silencieuses avant de répondre au restes des questions.

« Je suis une émissaire au service de la reine Hannah 1ère de Kovir, je connais un grand bourgeois à Guletta qui, je l’espère, pourra m’introduire à la Cour et me permettre de m’entretenir, si ce n’est avec le Roi, avec un de ses proches conseillers au moins. »

C’était en grande partie des mensonges, elle ne connaissait que très vaguement ce bourgeois, plutôt sa réputation, et de toutes façons elle ne visait pas tout de suite la cour d’Aedirn, elle avait d’abord dans l’intention de prendre la température d’Aen Cairne et de Kaedwen avant de, peut-être, tenter d’intercéder en faveur des uns ou des autres. Après tout on ne l’avait pas réellement missionnée dans la région, elle était venue de son propre chef, et elle ne pouvait pas parler au nom de la reine dans ces conditions. Elle estimait toutefois que son altesse apprécierait si les royaumes de l’est venaient à trouver plus intéressant de s’unir contre l’influence grandissante du saint-empire que de se chamailler comme des gamins. Plus facile à dire qu’à faire, bien entendu, et elle doutait que quoique ce soit fut possible avec la Vallée du Pontar au milieu.
C’est à ce moment que la barde arriva à leur table et Aliénor leva son regard sur la jeune femme qu’elle n’avait aperçue que de loin. Tout de suite elle remarqua les yeux gris, comme un âtre éteint, et la main de la serveuse posée sur son bras pour la guider. La jeune femme était aveugle, elle ne l’avait même pas remarqué pendant son spectacle.

« Je suis ravie que vous ayez accepté. Laissez-moi vous aider à prendre place. »

Il est vrai qu’elle n’avait pas vraiment laissé le temps aux trois autres de réagir, à moitié emportée par sa compassion envers l’aveugle, à moitié désireuse de couper l’herbe sous le pied de Barrique avant qu’il ne gratifie la barde, qui pouvait charmer au moins aussi bien par son physique que par ses chansons, des remarques dont Aliénor devinait déjà qu’elles constituaient son parler habituel. Elle se leva donc pour attraper une chaise pour la nouvelle venue et, quand elle fut installée, entreprit de la servir. C’est en se penchant vers elle pour déposer l’un des morceaux de brochet dans son écuelle que le parfum de bergamote et de framboise vint lui chatouiller les narines, mais pas seulement. Elle eut une seconde d’arrêt tandis qu’elle reconnaissait cette sensation particulière, comme une légère électricité dans l’air, qui signait la présence de la magie plus sûrement qu’un bâton et un grand chapeau pointu.
Elle se rassit, après avoir finit d’aider la jeune femme, et elle hésita légèrement avant de dire :

« J’ai beaucoup aimé votre prestation, c’était proprement… enchanteur. Je ne crois pas vous avoir vu la dernière fois que je suis passé par Flotsam – qui remonte quelque peu dans le passé, il est vrai – vous êtes installée depuis peu ou vous êtes une itinérante ? Si cela n’est pas indiscret bien sûr ! »
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