Les Religions
Des peuples, des croyances et des religions
Parce que c’est par le biais de la croyance que les êtres façonnent leur réalité et leur civilisation, la religion a toujours occupé une place centrale au sein des nombreuses cultures du monde connu. Dès leur arrivée sur le continent, les hommes ont commencé à vouer des cultes éparpillés, vénérant des entités supérieures et d’autres esprits qui leur inspiraient autant la crainte que le respect. Ces divinités, qui personnifiaient aussi bien des saisons que des concepts propres à certaines civilisations, étaient parfois empruntées aux races anciennes qui, elles aussi, n’étaient pas insensibles à la considération religieuse.
À la différence de la religion du Feu éternel ou du culte impérial du Grand Soleil, la plupart des croyances qui parsèment le continent se veulent polythéistes. Même si d’un hameau à l’autre, les villageois vénèrent des dieux différents sinon plusieurs facettes d’une même divinité, d’aucun ne nie l’existence d’un large panthéon dont les figures, souvent endémiques, sont tout aussi craintes et respectées de chacun.
Lorsqu’éclatèrent les premières guerres entre le puissant empire du Nilfgaard et les royaumes du Nord, les envahisseurs du sud désignèrent sous l’appellation de « Panthéon Nordique » toutes les divinités des peuples du nord qu’ils observaient avec mépris comme de l'idolâtrie païenne et dégénérée. Cependant, la catégorisation de toutes ces croyances au sein d’un même ensemble reste aujourd’hui un vaste sujet de débat, autant au nord qu’au sud.
Les croyants sont capables de manipuler le Pouvoir par le truchement de rituels et de prières. Cependant, mages et sorciers, qui font de la magie en leur âme et conscience, sont pour la plupart incapables de comprendre ce que les prêtres interprètent comme la manifestation divine des entités qu’ils vénèrent. C’est à ce titre que de nombreux cultes, assimilés à de la sorcellerie, furent combattus par d’autres religions dans leur tendance absolutiste.
Le Feu éternel
Le Feu éternel est une religion nouvelle qui s’est considérablement répandue au cours des derniers siècles jusqu’à devenir le centre névralgique du Saint-empire rédanien. Créée à Novigrad, le culte a énormément évolué à mesure qu’il s’est imposé au sein des royaumes du nord. D’abord tolérante, quoique néanmoins sévère, cette religion est devenue aussi totalitaire que belliqueuse, repoussant tout ce qu’elle considérait comme blasphématoire au-delà des frontières de l’empire dont elle s'adjugeait la couronne.
Car, depuis de nombreuses années maintenant, le Feu éternel est devenu religion d’état au sein de la Rédanie qui s’est constitué son identité à travers cette religion nouvelle, réclamant grâce à elle le titre grandiloquent de Saint-empire. Cette identité touche évidemment le sommet de la société rédanienne puisque l’empereur ne peut être sacré et couronné qu’en la Sainte-église de Novigrad par le hiérarque en personne qui, se faisant, accorde au souverain la grâce de la Flamme Éternelle qui en devient le premier lieutenant terrestre.
Néanmoins, les relations n’ont pas toujours été au beau fixe entre le Saint-empereur et le hiérarque qui ont souvent été les acteurs d’une lutte de pouvoir entre l'Église et la Couronne. Ainsi, le jeu des Croisades à longtemps été la matérialisation de ce conflit où chacun des partis cherchait à étendre son influence par la conquête.
Si le hiérarque, élu par ses pairs réunis en concile, fait figure de chef de la religion, les représentants de cette église se sont considérablement diversifiés au fil de son développement, se divisant notamment entre un haut-clergé, riche et tout-puissant, et un bas-clergé, aussi modeste que le petit peuple qu’il côtoie. Une intense rivalité existe entre ces deux mondes qui, bien que l’un se considérant comme supérieur à l’autre, s’accusent mutuellement de bien des vices. Aussi, il est courant de voir un évêque reprocher à un révérend de manipuler son auditoire et de pervertir le dogme pour satisfaire sa soif d’égo, ou qu’un prêcheur débraillé accuse le hiérarque et ses courtisans de piller les richesses des fidèles et de l’église pour vivre dans autant d’immoralité que de décadence.
Quoi qu’il en soit, tous vénèrent la Flamme Éternelle qui brûle en la Sainte-église de Novigrad depuis des siècles maintenant et qui doit ne jamais s’éteindre. Elle symbolise pour ses croyants la force de la volonté et la survie des justes, le chemin à suivre dans les ténèbres, présage de progrès et de jours meilleurs.
Ses adeptes s’opposent farouchement à la magie et à ce qu’ils considèrent comme une menace à l’homme et à sa pureté, incluant donc notamment les non-humains et les sorceleurs pour ne citer qu’eux. Se faisant, elle est aujourd’hui dotée d’un organe militaire dont la première mission est de purger le monde des hérésies qui le parcourent. Néanmoins, il est évident que ce dernier, appelé l’Inquisition, est aujourd’hui autant le bras armé du Feu éternel qu’une puissante police politique, responsable de nombreuses disparitions énigmatiques et de procès expéditifs menant alors vers le bûcher. Car il est évident que la seule punition qui attend celui qui blasphème la Flamme Éternelle est de mourir dans le brasier de sa colère. Ainsi, de nombreuses places publiques à travers la Rédanie disposent d’un bûcher brûlant parfois continuellement des cadavres de ceux qui l’auraient offensé par leurs actes, leurs paroles ou leur simple nature. Aussi, il est à noter qu’au regard de la flamme, hommes et femmes sont égaux lors de leur jugement. Même si cette spécificité culturelle n’est pas toujours appliquée au delà des seules sentences, le dogme originel tendait à considérer la femme comme l’égale de l’homme bien que celle-ci soit aujourd’hui bien souvent discriminée par les prêtres et leurs sermons.
Chaque chapelle du Feu éternel dispose d’un braséro dans lequel danse une flamme rouge. Cette dernière, si elle doit être rendue écarlate par la volonté du Feu éternel, est en réalité le résultat de la coloration de l’essence, mélangée avec de la cochenille, utilisée lors de l’entretien de ces foyers.
Melitele, la Grande Matrice
Melitele est une divinité appartenant à ce que les étrangers appellent le panthéon du nord. C’est l’une des plus anciennes religions des royaumes humains dont la figure contemporaine est vraisemblablement la synthèse de plusieurs entités similaires issues de panthéons archaïques.
Elle a gardé de cet héritage antique la multiplicité de ses formes. Melitele est ainsi vénérée comme une trinité féminine, rassemblant les formes de la Demoiselle, de la Mère et de la Mégère, tantôt réunies, tantôt séparées. Profondément bienveillante, cette divinité inculque à ses fidèles les notions de tolérance et d’entraide, mais elle est surtout la patronne de la fécondité, de l’enfantement et, par extension, des moissons. Elle est en cela considérée à tort comme un culte purement féminin dont les prêtresses sont souvent stigmatisés et leurs paroles méprisés par leurs opposants les plus virilistes. Néanmoins, le culte ne manque pas d’adeptes et reste aussi respecté que populaire en Témérie.
Le culte de Melitele est particulièrement présent auprès du petit peuple, des paysans et, évidemment, des femmes. Son plus grand temple est celui d’Ellander, situé à quelques lieues de la capitale du duché éponyme. Malgré son annexion par le Saint-empire à la suite de la Quatrième Guerre, le temple est toujours ouvert et accueille les fidèles, les indigents et les orphelins en son sein. Ces derniers sont généralement recueillis et élevés par les prêtresses dont les dépendances sont de véritables orphelinats où les jeunes âmes perdues ou envoyées là par leurs parents peuvent accéder à une remarquable éducation.
Kreve
Kreve est une autre divinité dudit panthéon nordique, particulièrement présente en Kaedwen et dans le Nord-Est de la Rédanie dont il a largement été chassé par la religion du Feu éternel. Seigneur du ciel, de la fougue et du pouvoir, de la noblesse et de la virilité, Kreve est un dieu austère particulièrement apprécié des hommes, et notamment les valeureux chevaliers et les puissants seigneurs. Jadis religion dominante parmi les rois des royaumes du Nord, cette religion prône l’idée d’une ascendance divine de l’aristocratie, chaque souverain étant alors un descendant du dieu sur terre et dont l’essence divine se retrouvait dans leurs veines.
Il est aussi populaire chez les soldats et les riches marchands pour qui il prône la réalisation personnelle par l’action et la prise d’initiative. Aussi l’oisiveté est-elle très mal perçue par ses croyants et considérée comme un manque évident de virilité, ce qui enjoint pareillement les homme à considérer la femme comme largement moins capable et nécessitant la proximité d’un mâle vaillant et volontaire pour les guider.
Le premier commandement de Kreve appelant à combattre le mal, son clergé s’était jadis allié à d’autres cultes, comme celui du Feu éternel, pour combattre sorcellerie et démons, ainsi que l’influence des sectes noires de Lilith ou de Coram Agh Tera. En effet, le culte de Kreve est l’un des premiers à avoir éprouvé une réelle et puissante hostilité à l’égard des sorciers et des magiciens.
Les prêtres de Kreve étant souvent proches de la classe dominante, son clergé a la réputation d’être particulièrement avide et corrompu, ce malgré le rôle de moralisateur qu’il se plaît à afficher en toute circonstance, condamnant autant les excès des hommes que leur manque de vertu et d’ascétisme.
Freya
La troisième grande divinité du panthéon nordique qui a su survivre et prospérer dans les royaumes du Nord est Freya. Elle est la figure centrale du panthéon des îles Skellige qui regroupe de nombreuses entités mais dont la plus importante est la Déesse du foyer. En sus, Freya partage avec Melitele son patronage avec la fertilité, l’amour et les moissons, ce qui continue à entretenir la confusion des continentaux à son sujet.
À Skellige, Freya est appelée « Modron », c’est-à-dire « la Mère » dans la langue insulaire.
Les iliens la considèrent également comme la sainte patronne des prophétesses, des voyants et des télépathes, ainsi que de tous ceux qui cherchent à sonder l’inconnu. Cette clairvoyance est traditionnellement représentée par le chat, qui est capable de voir et d’entendre l’invisible, le faucon, qui regarde d’en haut, et le collier de voyance de Brisingamen, relique qui permettrait à celui qui le porte de pouvoir appréhender le passé, le présent et l’avenir d’un simple regard.
Son temple est situé sur l’île sacrée d’Hindarsfjall bien qu’elle soit vénérée sur l’ensemble des îles Skellige ainsi que sur plusieurs espaces côtiers du continent. Les prêtresses partagent ainsi les bois de Hindar avec les druides et gardent farouchement les terres de leur île où seuls les invités de la déesse sont les bienvenus.
Druidisme
Les druides sont les érudits de la forêt et les protecteurs de la Nature. De par leur grande connaissance du vivant, ces derniers se sont érigés en défenseurs de toute chose et n’ont rien à envier aux plus grands scientifiques quand il s’agit du fonctionnement de la nature et de son écosystème.
Le druidisme est pratiqué en toute terre et ses représentant se retrouvent en communautés autonomes et dispersées parmi les nombreux bois du continent où ils répondent à leur guide, le hierophant - si c’est un homme - ou la flaminique - lorsqu’il s’agit d’une femme. Si ces communautés disposent alors chacune d’un fonctionnement qui leur est propre, s’aventurer sur les terres des druides peut être aussi dangereux qu’instructif, tant certains tendent à interdir l’accès à leur terre parfois par la violence, tandis que d’autres accueillent volontiers voyageurs et curieux à contempler les merveilles de Dame Nature.
Néanmoins, tous vouent un culte à la vie. Si celle-ci peut ne considérer que les plantes et les animaux comme digne de leurs savoirs, il est encore une fois important de spécifier les divergences qui existent entre chacun des cercles druidiques. Ainsi, de nombreux druides soignent les animaux blessés par le braconnage et les plantes piétinées par les chasseurs, d’autres vont jusqu’à porter attention aux blessés et aux orphelins qu’ils accueillent parfois en leur sein et qu’ils éduquent alors à leurs préceptes mystiques.
Les cercles druidiques et leurs communautés s’articulent autour d’un Arbre de Vie, généralement le plus vieil arbre de la forêt dans laquelle ils sont installés, qui revêt alors un caractère sacré dont nul profane n’a le droit de s’approcher et sur lequel aucun sang ne doit jamais être versé.
Lebioda et le Livre du Bon
Lebioda était, de son vivant, un berger qui fût élu prophète par ses pairs du fait de son éloquence, de sa grande sagesse et des nombreux préceptes qu’il leur inculqua, mêlant considérations morales, religieuses et philosophiques. Le culte qui l’entourait se développa surtout de son vivant, ses qualités d’orateur et de penseur lui permettant de rassembler nombre de fidèles autours de sa personne. Mort dévoré en tentant d’exorciser un dragon qui menaçait des moutons du Kaedwen, ses ossements furent retrouvés et rassemblés dans un tombeau qui séjourne caché à Novigrad. Ses nombreux enseignements furent rassemblés et compilés par ses apôtres dans le célèbre Livre du Bon, qui sert désormais de guide spirituel à toute personne désirant s’abreuver de cette croyance manichéenne. Car, selon Lebioda, le monde se résumerait à un choix binaire, opposant forcément une décision juste et vertueuse à une autre conduisant vers le chaos dont monstres et dragons en seraient les principales engeances. Ainsi, tout adepte des enseignements de Lebioda considère les monstres et autres rejetons de la conjonction des sphères comme un mal qu’il est nécessaire d’occire. À l’inverse, tout homme bon se doit d’être mu par des valeurs d’altruisme, d’abnégation, de générosité et d’amour pour son prochain.
Les préceptes de Lebioda, qui sont par essence des principes vertueux de chevalerie, ne connaissent aucun prêtre ni aucun représentant puisqu’ils mettent en avant la foi personnelle d’un individu, chacun étant libre d’interpréter les paroles du prophète comme il l'entend. S’il n’y a de Clergé, les adeptes du Livre du Bon sont présents partout et éparpillés de par le monde, bien que l’on trouve les principaux foyers de culte en Toussaint, à Dol Angra et en Kovir. Cela dit, le Livre du Bon est un ouvrage si célèbre et tant répandu, ayant connu maintes éditions, impressions et traductions au fil du temps, qu’il peut se trouver dans n’importe quelle bibliothèque sans que cela ne relève de la croyance ou d’une érudition particulière.
Le culte du Grand Soleil
Le culte impérial, appelé le culte du Grand Soleil, est la religion officielle de l’empire du Nilfgaard. Elle permit jadis aux premiers rois du Nilfgaard de légitimer leur pouvoir et leurs conquêtes à travers une stature divine aux éclats absolutistes. Si, dans ses formes primitives, elle revêtait la forme d’une croyance vénérant le soleil au dessus de toute chose, elle a aujourd’hui évolué pour ressembler davantage à une philosophie pragmatique. Ses adeptes ne s’adonnent pas à la prière ou à la vénération, leur foi étant entièrement tournée vers des valeurs et des perceptions concrètes quoique divisées par deux courants de pensée majeurs prennant davantage des allures de partis politiques. De ces courants, l’on distingue les Impérialistes qui considèrent l’empereur comme l’incarnation de l’Astre absolu sur terre, un être sacré à qui tous doivent respect et obéissance aveugle, tandis que les Solaristes désignent l’empereur comme son mortel messager, un objet du destin soumis aux mêmes tourments que la nature pourrait infliger à ses semblables. Les divergences entre ces deux visions ne doivent pas être prises à la légère puisqu’elles servirent de cause sinon d’argument à de nombreux coups d’état et autres guerres fratricides. Malgré tout, tous les citoyens impériaux font preuve de la même piété lorsqu’ils agissent au nom de l’empire, que ce soit en combattant, en dénonçant les séditieux aux autorités ou en payant leurs impôts.
La volonté universaliste du culte impérial devant s’imposer sur toute terre touchée par le Soleil, les impériaux considèrent naturellement toute autre croyance comme un blasphème et toute manipulation magique comme un affront à l’Astre absolu.
S’il n’existe pas de prêtre ou de clergé, puisque prières et vénérations divines n’existent pas au sein du culte impérial, il existe néanmoins des augures, vêtus de manière aussi grandiloquente que démodée, et dont l’antique charge publique et respectée peut-être confiée à n’importe qui par le Sénat impérial. Il est d’ailleurs courant qu’un puissant aristocrate sinon un riche bourgeois dispose de ce sacerdoce lors de ses débuts en politique. Si ces derniers se retrouvent bien souvent à philosopher autour de leurs pairs, les augures ont aussi et surtout pour charge d’interpréter et de transmettre la volonté de l’Astre absolu par le biais d’observations et d’analyses empiriques, le plus souvent arrangées à l’avance sinon mises en scène. Ils accomplissent leurs offices lors de grands rassemblements publics, à l’occasion de jeux ou de cérémonies, de discours ou d'événements à la gloire d’une illustre personne, durant lesquels ils se retrouvent vêtus de longues toges qu’ils ne portent qu’à cette occasion.
Dana Méadbh
Dana Méadbh, aussi appelée la Vivette, la Reine des Champs ou encore la Vierge des Champs, que les anciens nomment Danamebi et que les nains appellent Bloëmenmagde, est une divinité d’origine elfique vénérée principalement chez ces derniers mais que l’on retrouve aussi chez les petites gens qui travaillent la terre et chez les nains.
Il est dit qu’elle apparaît sous la forme d’une vierge aux cheveux blonds, toute en fleurs et que chaque plante et chaque bête est attirée par sa présence.
Les plus anciens prétendent qu’elle n’apparaît que durant la saison d’été, des jours du cinquième et du sixième mois jusqu’aux jours du dixième mois mais le plus souvent jusqu’au huitième mois durant la fête de la Faux, la fête de Lammas, la fête des moissons.
Dana Méadbh n’aime que la terre et tout ce qui y pousse et y vit pareillement. Ainsi, elle ne fait aucune différence entre le ver le plus chétif et les immenses épicéas. À ses yeux, aucun peuple n’a plus d’importance que le plus frêle des pommiers sauvages car tous finiront pas disparaître pour laisser place à d’autres tribus.
Ainsi, la Reine des Champs est la protectrice des sols et des récoltes, des bois et de la chasse.
Il est dit, cependant, qu’elle restera aux côtés du peuple qui s’élèvera au dessus des autres et qu’elle les accompagnera, fertilisera les terres et leur permettra de pérenniser leur civilisation pour des siècles et des siècles.
Aussi est-elle vénérée par toutes les races, chacune espérant un jour que la Vivette leur apparaîtra pour transcender leur peuple.
Ses suivants ne construisent ni temples, ni autels en son nom et préfèrent lui soumettre des prières et des offrandes dont les offices sont largement différents en fonction de la région du monde, que ce soit à Mahakam, à Aen Cairne ou, chez les humains, principalement à Dol Angra, Aedirn et Kaedwen, mais aussi dans certaines provinces nilfgaardiennes comme Metinne.
Autres
« Il y a des dieux parce que la nature en a imprégné la notion dans toutes les âmes. »— Cicéron
La croyance est omniprésente au sein des cultures humaines et non-humaines qui peuplent le continent, même chez ceux qui prétendent naïvement s’en détourner au profit de philosophies plus pessimistes qu’ils appellent raison, nature, science ou magie. Au-delà des religions précédemment citées, il existe de nombreux autres cultes qui parsèment le monde en divers endroits, s’adonnant tantôt une interprétation différente d’une de ses figures sinon à des croyances plus primitives autours d’esprits ou d’entités que ses adeptes vénèrent à l’image de véritables divinités.
La Dame du lac, considérée par de nombreux chercheurs comme une nymphe aussi puissante que charismatique, est ainsi vénérée par de nombreuses peuplades chevaleresques et autres ermites assoiffés des légendes qui l’entourent. Respectée pour sa sagesse et sa bienveillance, elle accorde sa protection aux voyageurs égarés ainsi qu’aux peuples qui lui font preuve d’autant de respect que de dévouement. Ce serait elle qui aurait transmis aux nobles de la principauté de Toussaint les cinq valeurs qui forment aujourd’hui les vertus inaliénables de leur chevalerie : l’honneur, la sagesse, la générosité, la bravoure et la compassion.
Coram Agh Tera, l’araignée à tête de lion, le grand tisserand, est un culte qui semble avoir aujourd’hui disparu mais qui subsiste à l’abri des regards. Ses adeptes croient qu’une araignée dont le corps est une tête de lion, tisse le destin des hommes de sa soie sur une toile qu’elle élargit et corrige constamment et que, lorsque survient la mort, c’est que l’un de ses fils s’est cassé. Il est ainsi vénéré comme le dieu de la mort soudaine et imprévisible.
Dans ses temples morbides, décorés d’os et d'effigies macabres, les prêtres de Coram Agh Tera sont tenus de garder l’oeuvre du dieu et doivent ainsi briser certains fils. C’est pourquoi les suivants de ce culte sont souvent des bourreaux, des soldats et des bandits, des gens qui ont vécu une tragédie ou qui vivent en contact constant avec la mort ou la souffrance, et qui voient la mort comme une extension de la réalité.
Pendant longtemps, le culte et ses sanguinaires apôtres ont été chassés et précipités au bord de l’oubli. Néanmoins, les fidèles du grand tisserand ont réussi à subsister et vivent aujourd’hui cachés et reclus ou, parfois, sous la protection d’obscurs seigneurs.
Lilit, ou Lilith, aussi vénérée dans les méandres de la Zerrikanie sous le nom de Niya, serait quant à elle une puissante démone et considérée par ses cultistes comme la déesse du mal à l’état pur. Dans l’occultisme, le nom de Lilit est accompagné de nombreuses prophéties apocalyptiques, faisant d’elle l’annonciatrice de la fin du monde et de l’extermination de la race humaine. C’est de ces obscures prophéties qu’est apparue la terrible mais controversée malédiction du soleil noir qui, décelée dès la naissance par un sorcier auprès d’un nouveau-né le condamnait par prédestination aux plus macabres des méfaits, obligeant alors ses parents à s’en débarrasser dans les plus brefs délais.
Svalblod est l’une des plus importantes divinités mineures de Skellige. À mi-chemin entre l’ours et l’homme dont le corps déformé est parcouru de batailles millénaires et cauchemardesques, il est le dieu de la frénésie guerrière et de la cruauté implacable du combat. Très populaire parmi les guerriers païens de l’archipel, ceux qui le vénèrent ingurgitent des essences psychotropes et se mutilent dans des transes particulièrement violentes qui doivent permettre à Svalblod de leur accorder sa force.
Un temple lui est consacré à Fornhala, un village situé sur le plus haut pic des montagnes enneigées d’Ard Skellig et dont les murs sont dits tapissés de sang frais et résonnent des rugissements de bêtes sanguinaires.
Bien sûr il serait impossible à quelconque érudit de répertorier l’ensemble des croyances du monde tant celles-ci sont innombrables. D’un village à un autre, ou d’un individu à son voisin, multiples sont les perceptions et les forces intangibles qui peuvent accaparer l’esprit vers une croyance iconoclaste. C’est contre celles-ci que se sont battues les grandes religions pour imposer leur modèle de pensée unique sans jamais y parvenir.