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Mer 25 Déc - 17:52

La magie et les religions


L’esprit humain étant incapable de sonder les forces mystiques de l’univers, il éprouve néanmoins le besoin de répondre aux incessantes questions qui lui apparaissent nécessaires pour justifier son existence et sa place dans ce monde. Pour se faire, les plus avides de réponses se tournent vers les offices religieux ou les arts magiques qui, en plus de les inscrire dans un cadre de pairs où l’ignorance se voit comblée par la certitude et l’auto-persuasion, les stimule dans leurs réflexions et leur appréhension du monde.


La Magie


Qu’est-ce que la Magie ?


La magie est une force intangible qui imprègne le monde connu. Elle est omniprésente et, si tout le monde ne peut prétendre au rang de magicien, tout un chacun est capable de jeter un sort. C’est, par exemple, en jurant à haute voix des paroles inconsidérées que les malédictions sont bien souvent prononcées par des profanes à l’encontre d’un rival.
Dans les légendes des temps oubliés, il est dit que les premiers colons humains qui accostèrent sur le continent furent guidés par des êtres extrasensorielles qui parvinrent à dompter l’environnement par la force de leur propre volonté. Ces êtres-là furent les premiers à se faire appeler « sorciers » et « magiciens », et usèrent de leurs pouvoirs pour s’imposer parmi leurs semblables comme des figures de sagesse ou d’autorité. Dès lors, la magie est restée liée au destin des hommes, qu’elle soit honnie ou tolérée d’une culture à l’autre. Car, si l’on en croit les paroles des historiens de la magie, ce sont les mages eux-même qui permirent à la race des hommes de s’émanciper de leur condition misérable et de survivre face aux nombreux dangers que présentent le monde, ne serait-ce que par la création des mythiques sorceleurs ; des mutants créés pour défendre les hommes face aux rejetons monstrueux de la Conjonction des Sphères.

Les érudits humains voient la magie comme une trinité philosophique. Pour ces derniers, elle peut être autant un art de par la beauté de ses créations et l’élitisme de sa discipline ; une incarnation du Chaos, du fait de sa force brute, impitoyable et dangereuse ; et une science, c’est-à-dire un savoir qui ne peut être acquis qu’après de longues études, une discipline stricte et un travail intellectuel de première importance. Ainsi la magie peut elle être vue comme une bénédiction, une malédiction et un progrès pareillement. Cette vision, proprement humaine, n’est pas partagée par les autres races qui considèrent, elles, la magie comme naturelle et intrinsèquement liée à leur propre destin.
En effet, il convient à la lumière de cette divergence philosophique de distinguer la magie humaine - qui se définit comme la domination et la manipulation des éléments - de la magie ancienne - qui se veut être une symbiose entre un être et les éléments qui l’entourent.

Tout sorcier ne peut faire de magie qu’après avoir puisé dans ce que les érudits humains appellent « le Pouvoir ». Il serait, selon eux, lié aux quatre éléments qui nous entourent et particulièrement concentré dans les Cercles de Pouvoir. Ce sont ces mêmes érudits qui, s’étant exercés à comprendre l’essence même de la magie pour mieux la contrôler, ont classifié les différents arts magiques à leur portée en fonction de l'élément auquel il se rapportait et de l’usage qui en était fait - comme en témoigne le célèbre Tableau de classification élémentaire des Arts Magiques de Dimitar Mendeler.
Si tout ceci est également applicable aux races anciennes, il est tout à fait humain que de chercher à intellectualiser la chose de la sorte. Ainsi, rares sont les elfes à avoir conscience de ces considérations, ceux-là préférant qualifier de naturelle ou normale toute manifestation magique.

Parmi les utilisateurs courants de la magie chez les hommes, l’on distingue les mages, détenteurs d’un prestigieux diplôme académique ; les sorciers, appellation générique du lanceur de sort ; et les sources. Ces derniers êtres disposent d’un lien extrêmement puissant avec les éléments qu’ils sont généralement incapables de maîtriser ; leur vie est rythmée par des visions incessantes qui, si elles ne sont pas canalisées, les font lentement sombrer dans la folie. Étant des êtres largement plus sensibles que la moyenne et donc dotés de capacités extraordinaires, la vie des sources est régulièrement menacée par les peurs des profanes qui réagissent avec violence face à l’inexpliqué et par les ambitions des puissants, tous désireux de compter des êtres aussi exceptionnels dans leur entourage.

La magie n’est pas seulement le fait des races civilisées. Elle peut aussi être pratiquée par des monstres ou constituer l’essence même d’une entité, comme c’est le cas des Djinns, des poissons d’or ou de certains démons. Ceux-là sont d’ailleurs tous réputés pour pouvoir exaucer, de bonne ou de mauvaise grâce, les voeux et les souhaits de leurs interlocuteurs. Si les elfes et les humains sont incapables d’appréhender pleinement les pouvoirs incommensurables de ces précédentes entités, ils sont néanmoins parvenus à créer ou à détourner des objets devenus de puissants artefacts imprégnés de magie.
La magie étant de mieux en mieux comprise par la race humaine après des générations entières dévouées à son étude, l’inventaire des sortilèges et des artefacts magiques n’a eu de cesse que de s'accroître de manière exponentielle au cours de ces derniers siècles. Si tout le monde a déjà entendu parler des fameux mégascopes qui permettent aux sorciers de communiquer d’un bout à l’autre du continent, peu connaissent l’immense catalogue des artefacts inventés au cours des précédents siècles, comme le Xenovox ou le Parestisomach. À l’inverse, et si beaucoup de profanes en usent et ignorent ses propriétés magiques, de nombreux produits cosmétiques, inventés jadis par les elfes, sont effectivement vecteurs de charmes et de sortilèges. Tous cependant connaissent les propriétés neutralisantes du Dimeritium, dont les plus vastes mines se trouvent en Kovir et en Gemmerie. Ce métal, notamment utilisé lors de la confection des menottes employées de par le monde, est le seul capable d’entraver la magie. La présence de ce métal est nocive pour un sorcier qui, aspirant peu à peu son essence, le conduit à un état de fatigue lors d’une exposition modérée, voire jusqu’à la mort si celle-ci se prolonge. À l'inverse, l’usage fréquent de composants magiques peut s’avérer dangereux pour les profanes qui ne sont pas naturellement immunisés à leurs effets secondaires néfastes.


La découverte du Pouvoir


Le Pouvoir étant à la portée de tous, un profane peut découvrir et apprendre la magie en se suffisant à d’anciens grimoires ou à des encyclopédies académiques. Cependant, il ne pourra jamais maîtriser cette discipline sans le don inné qui anime chacun des plus grands sorciers de ce monde et restera bien souvent cantonné au statut d’érudit, de devin ou encore d’occultiste. S’ils pratiquent la magie, ces derniers sont alors considérés comme de simples « sorciers ».

Si la magie est quelque chose de naturel chez les races anciennes qui la pratiquent et apprennent à la pratiquer communément, son apprentissage chez les humains est bien plus long et académique. Aussi, il faut distinguer les sorciers, que l’on trouve souvent aux abords des villages humains, et les magiciens, détenteurs d’un prestigieux diplôme académique qui leur permet de se démarquer dans les cours des puissants. Si les sorciers apprennent la magie en autodidacte ou avec l’aide d’un mentor, les magiciens sont le fruit d’une sélection universitaire et d’un cursus de longue haleine.
Ainsi, que ce cursus soit entamé dans les académies du Nord, à l’école mixte de Ban Ard, dans l’académie pour garçons de Lan Exeter ou pour filles à Pont Vanis, ou dans celles du Sud, à Gweision Haul pour les demoiselles et Vicovare pour le damoiseaux, il est d’une exigence telle que peu nombreux sont les étudiants qui parviennent in fine à obtenir le titre de « magicien ». Du fait des différences culturelles et politiques qui régissent ces écoles, chacune d’entre elles propose un enseignement et une philosophie propre. En effet, les académies du Nilfgaard ressemblent davantage à des prisons à ciel ouvert où les étudiants sont en vérité captifs de leur condition de sorcier et apprennent autant à maîtriser le Pouvoir qu’à servir l’empire. Les élèves y apprennent essentiellement à maîtriser des sorts de feu et à invoquer de puissants golems qui permettront d’avoir un impact décisif sur le cour d’une bataille.
Les académies du Nord sont, quant à elles, beaucoup plus prestigieuses et libertaires, accueillant autant de sorciers triés sur le volet que de profanes bénéficiant de l’appui financier ou de l’influence de leur entourage. Les élèves y apprennent autant le contrôle du Pouvoir que des considérations historiques et philosophiques autours de celui-ci, mais entreprennent aussi de véritables études d’érudition sur la compréhension même du monde et des temps passés.
Dans les premières années de leur cursus, les jeunes adeptes sont amenés à suivre de nombreux cours sur l’histoire de la magie et de ses illustres pratiquants, sur les moeurs de leurs concitoyens ou de leurs pairs, mais aussi sur l’alchimie, les langues anciennes, les lettres et les mathématiques, la géographie ou encore les arts. De cette formation initiale, les élèves se voient aussi introduits aux principes théoriques et fondamentaux de la magie et de la connaissance de ses quatre éléments.


Comme nous l'avons déjà dit, le Pouvoir découle de la nature et jaillit des quatre principaux éléments. Chaque élément a son caractère unique. La compilation qui va suivre n'est qu'un aperçu d'un sujet autrement plus complexe.

L'eau : étant donné son peu de dynamisme, l'eau est le meilleur médium pour les sorciers inexpérimentés, désireux d'apprendre à invoquer le Pouvoir. Comme avec les autres éléments, chaque concentration ou manifestation aquatique peut servir de source d'énergie magique. Néanmoins, il vaut mieux commencer par puiser à même les veines aquatiques, de préférence à leurs intersections, qui sont les Cercles de Pouvoir les plus répandus. Facile à détecter même par les moins expérimentés des adeptes, isolées des influences externes, les intersections sont une source de Pouvoir relativement sûre. En son temps, un sorcier pourra apprendre comment extraire de l'énergie des différentes manifestations aquatiques, car un lac placide exige une approche différente à celle d'un torrent furieux. De par son dynamisme, la mer est une source plus problématique. Malgré les réserves d'énergie qu'elle contient, il vaut mieux la laisser aux sorciers les plus expérimentés.

La terre : bien que cet élément soit universellement accessible, ce n'est pas un transmetteur d'énergie suffisant. Étant donné la nature statique du Pouvoir qu'elle contient, y puiser demande beaucoup de dur labeur. La plupart des sorciers trouvent que les bénéfices sont loin de justifier l'effort demandé. Cependant, on ne peut nier que ce qui ont maîtrisé cet art disposent de moyen exceptionnels, car le Pouvoir caché sous terre est immense.

L'air : cet élément est le plus capricieux, mais aussi le plus dynamique, et il recèle également un potentiel impressionnant. Il est relativement facile d'y puiser et l'effort exigé est moindre qu'en ce qui concerne la terre. Ce qui ne veut pas dire que la procédure soit plus simple, car la nature capricieuse de l'air demande du talent et de l'expérience. Un sorcier n'ayant pas les capacités appropriées sera incapable d'établir la connexion nécessaire avec l'élément et n'en extraira pas une quantité de Pouvoir suffisante. Une certaine intuition est requise, et celle-ci ne peut venir qu'avec des années d'expérience et de pratique assidue.

Le feu : plus d'un jeune adepte a connu une fin tragique en tentant de maîtriser prématurément cet élément chaotique et imprévisible. Le Pouvoir que recèle le feu est aussi immense qu'il est insaisissable. Y puiser procure de l'énergie fluide et rapide, parfois trop rapide. Ce Pouvoir est le plus facile à « contracter », et un adepte inexpérimenté peut se voir incapable d'interrompre son flot avant qu'il ne soit trop tard. En particulier, les sources doivent agir avec la plus grande prudence, car entrer en contact avec du Pouvoir issu du feu peut déclencher soudain leurs dons particuliers, généralement avec des conséquences dévastatrices.

[...]

Il est à spécifier que si un sort de feu verra ses effets décuplés par la ponction du Pouvoir d’une source volcanique, il est tout à fait possible à un magicien de transmuter cette énergie pour en extraire un sortilège aquatique ou bien terrestre. Néanmoins, il est commun et préférable de chercher une source élémentaire en adéquation avec le sortilège désiré.

— Giambattista, L’empire des Éléments, préface de Margarita Laux-Antilles, 11e éd., Gors Velen, 1266, p. 45 - 46




Une fois ces trois premières années écoulées, les adeptes passent leur Brevet d'Aptitude Magique, le premier examen d’une longue série. Une fois celui-ci en poche, les élèves entrent dans une nouvelle étape de leur apprentissage et commencent les études pratiques de la manipulation du Pouvoir. Les sorts fondamentaux sont acquis au cours des deux années suivantes et permettent aux jeunes élèves de puiser dans le Pouvoir et de l’invoquer par le biais de sorts rudimentaires. C’est au cours de ces deux années, censées être préparatoires au fameux Certificat Réglementaire d’Aptitudes et de Connaissances, que les étudiants commencent à se spécialiser dans un domaine d’expertise, qu’il soit magique, alchimique ou scientifique. C’est aussi pendant cette période que la plupart des élèves inadaptés à de telles études commencent à exprimer leurs limites et se voient alors réorientés vers des vocations diplomatiques, politiques, militaires ou juridiques.
Une fois diplomé, l’adepte n’en est en vérité qu’au début de son cursus, puisque, après cela, il peut poursuivre ses classes et ses recherches à l’académie en devenant assistant-professeur, ou alors en remportant un contrat d’apprentissage auprès d’un mage des plus expérimentés pour approfondir à ses côtés des savoirs spécialisés ou, sinon, en devenant « dwimveandras », battant les chemins en quête d’expériences dans l’espoir de revenir à l’académie pour passer leur ultime examen lors de la présentation de leurs études réalisées hors des murs de l’académie. Ces choix s'étalent sur plusieurs années et durent en général cinq ans durant lesquels l’élève apprend à développer son expertise et devient autonome tant magiquement qu’humainement.
Ceux qui parviennent à surmonter avec brio cette ultime étape de leur cursus obtiennent enfin leur Maîtrise Institutionnelle d’Aptitude Magique qui leur permet de revendiquer à juste titre le nom de « magicien ». À ce stade, rares sont les échecs à l’examen et ne s’y retrouvent que les plus capables, sinon les plus obstinés des étudiants.


Pratiquer la Magie : Pouvoirs et Limites


Même s’il est possible à n’importe quel être extrasensoriel de lancer un sort par mégarde, sous le coup d’une émotion forte et incontrôlée, maîtriser pleinement le Pouvoir demeure une compétence qui requiert une méthodologie stricte ainsi qu’une concentration de tous les instants. Si les novices des académies magiques doivent attendre plusieurs années avant d’être autorisés à jeter leur premier sortilège sous le regard attentif de leur précepteur, c’est parce que la magie est une force si instable que sa pratique peut s’avérer particulièrement dangereuse pour un lanceur de sort inexpérimenté autant que pour son environnement. Bien que l’extraction du Pouvoir et sa transformation soient apprises dès les premières années des cursus académiques, cette manipulation, aussi élémentaire soit-elle, est soumise à de nombreuses contraintes et réglementations autant tacites qu’universelles, et peut, si mal effectuée, se révéler au moins aussi mortelle qu’un lancer de sort instable.
Tout sorcier expérimenté sait que, pour jeter un sort, il doit en connaître la méthodologie qui lui permettra d’extraire la quantité de pouvoir approprié, réciter une incantation propre au sortilège désiré - toujours en langue ancienne - avec une diction parfaite et, enfin, se mouvoir selon une gestuelle claire et précise qui lui permettra de relâcher le pouvoir sous la forme souhaitée. Cette gestuelle implique une certaine position du corps ainsi qu’une chorégraphie précise et codifiée qui oblige les sorciers à continuellement parfaire la maîtrise de leur être. La chorégraphie inhérente à l’utilisation du pouvoir peut néanmoins être simplifiée par l’usage d’un bâton ou d’une baguette magique, bien que de pareils objets soient, du fait de leur rareté, l’apanage des magiciens les plus puissants. Cependant, certains sortilèges mineurs peuvent se passer d’une incantation, voire d’une partie de leur gestuelle, s’ils sont réalisés par un mage suffisamment talentueux pour s’en affranchir.
De fait, lancer un sort est bien plus ardu que ce que peut imaginer le commun des mortels. Il faut être capable de soutenir l’afflux magique puisé dans le Pouvoir, se mouvoir selon une gestuelle impardonnable, réciter dans un dialecte qui n’est pas toujours sa langue natale une incantation formelle et, en même temps que tout cela à la fois, ne jamais perdre de vue l’objectif de cette manipulation et la forme que doit ensuite prendre le sortilège.
Tout manquement à ces conventions peut conduire au déchaînement d’un sortilège non-désiré et amener à des conséquences pouvant être désastreuses pour l’organisme et la santé mentale du lanceur de sort, mais aussi pour l’environnement duquel il puise son pouvoir et qui peut en être gravement et irrémédiablement altéré. Les sorciers ne pouvant généralement pas puiser plus de magie que leur organisme ne leur permettrait de le faire, tout reniement de leurs propres limites conduit invariablement à des saignements en provenance de leurs orifices, à des évanouissements et, dans le pire des cas, au trépas. C’est pour pouvoir mieux canaliser leurs pouvoirs que sorciers et mages portent généralement un pendentif enchanté qui se met à briller d’une lumière vive et incandescente lorsqu’ils incantent ou lorsqu’ils se trouvent en présence d’une manifestation du Pouvoir. Aussi, du fait de leur lien avec lui, les sorciers dégagent une aura particulière que leurs semblables, voire certains êtres ou artéfacts particulièrement sensibles, sont capables de ressentir à plusieurs lieues à la ronde.

Un mage étant capable de rallonger sa vie par le biais d'élixirs, particulièrement précieux et convoités et de sortilèges, dont la maîtrise est aussi ardue qu’énigmatique, l’on dit communément d’un mage qu’il est jeune jusqu’à ce qu’il ait franchi la barre de cent ans. Aussi, s’ils sont plus courant chez les magiciennes que chez leur homologues masculins, la plupart de ces êtres extrasensoriels utilisent des sorts d’illusions pour mettre en valeur leurs charmes ou simplement gommer les signes de leur vieillesse ou de leurs afflictions. Car, si ces derniers apparaissent le plus souvent dotés d’un physique irréprochables, leur enveloppe charnelle tend à se décomposer malgré les élixirs et à subir les affres du temps.

Il existe de nombreuses différences entre les magiciens et les magiciennes, ceux-ci ayant souvent subi, du fait de l’aspect non-mixte de la plupart des académies magiques, une éducation propre à leur sexe, souvent emprunte d’androgynie ou de misogynie. Si les hommes se donnent généralement une allure de sage pour appuyer leur puissance et leur érudition, les femmes cherchent quant à elles à se démarquer par leur beauté et leur indépendance dans des sociétés où celles-ci sont le plus souvent rabaissées à leur rôle de mère ou d’épouse. Elles deviennent ainsi des modèles de liberté pour certaines ou de décadence pour les autres.
D’autres différences, d’autant plus notables, apparaissent entre les sorciers des royaumes du nord - qui jouissent d’une liberté leur permettant d’accéder à un certain orgueil et à une insolence propre à leur statut qu’ils jugent avec autant d’honneur que de dignité - et ceux de l’empire nilfgaardien - qui sont considérés avec une méfiance telle qu’ils ne représentent rien de plus que des chiens en laisse sous l’autorité d’un maître au service de l’empereur. De surcroît, ces derniers sont constamment inhibés par une bille de dimeritium apposée sur un collier, un bracelet ou un bijou qui ne leur est retiré que lorsque l’on requiert leurs compétences extrasensorielles.
Malgré la différence fondamentale entre ces deux grands ensembles géopolitiques, il est à noter que le statut des mages varie énormément en fonction de la nation dans laquelle ils se retrouvent du fait de la tolérance propre à leur égard. Dans le Nord, un mage sera reconnu avec respect et parfaitement intégré à la société civile au Kovir, il sera apprécié avec une bienveillance relative dans les royaumes de Cintra, de Dol Angra et de Kaedwen, accédant parfois à un rôle de conseiller, là où il sera honni et pourchassé en Rédanie, sinon regardé avec une grande méfiance dans les royaumes d’Aedirn, de Témérie ou sur les îles de Skellige. Dans le Sud, si les mages sont globalement observés avec le même mépris dans la plupart des provinces, ils peuvent bénéficier de la protection de quelques hauts-dignitaires de l’empire, ou de l’affection de rares souverains, comme à Toussaint, Mag Turga, ou encore Vicovare.


Institutions magiques


L’histoire de la magie a toujours été jalonnée d’institutions qui devaient, sinon la définir, la structurer et lui instaurer des limites.

L’acte fondateur de la réglementation de la magie humaine reste, aujourd’hui encore, l’Union de Novigrad. Ratifié à l’aube des premiers royaumes humains, il est dit que ce traité fut signé par les rois Sambuk et Dezmod eux-même en Novigrad d’où il tirerait son appellation. Ainsi, l’Union de Novigrad devait être un pacte de non-agression entre les magiciens, les autorités, les prêtres et les druides. Elle devait en outre acter la séparation de la Magie et de l’état.
Cependant, le traité n’a pas survécu aux différents points de vue vis-à-vis du concept de magie et, même si certains aiment à rappeler son importance, l’Union de Novigrad est aujourd’hui largement considérée comme caduque.

Le Chapitre (aussi appelé Chapitre des Talents et des Arts ou Chapitre des magiciens) et le Conseil (aussi connu comme le Conseil supérieur ou plus simplement Conseil des magiciens) furent les deux organes constituant les hautes instances de la Confrérie des magiciens, une entreprise institutionnelle de la magie dans les royaumes du nord créée à la suite de l’Union de Novigrad. Cette institution regroupait les utilisateurs de la magie et veillait à sa réglementation et ses usages à travers les Académies et ses propres chambres législatives.
Ainsi, le Chapitre, d’abord constitué des dix plus grands magiciens de son temps, avait vocation à codifier les lois d’utilisation de la magie. La chambre fut scindée à la création du Conseil, qui intégra cinq de ses membres, et dont le rôle était davantage centré sur l’expérimentation, la recherche et l’expression des connaissances magiques. Elle devait en outre assurer l’administration et la régulation des pratiquants et avait, par cette prérogative, voix au Chapitre.
La Confrérie des magiciens fut notamment à l’origine du bannissement des magies nécromantiques et démonologiques. Les contrevenants s'exposaient alors à des sanctions allant de l’exclusion à l’enfermement, menottés avec des chaînes de diméritium pour des peines s’étalant parfois sur plusieurs siècles.
Cette institution fût dissoute à la suite du tristement célèbre Coup de Thanned de 1267 qui eu lieu sur l’île éponyme où se trouvait, notamment, l’académie d’Aretuza.
À sa suite, plusieurs magiciennes formèrent la Loge. Cette organisation secrète, uniquement composée de femmes, réunissant alors des pratiquantes aussi bien issues des royaumes du nord que du Nilfgaard, se voulait apolitique et uniquement dévouée aux intérêts de la Magie. Cependant, beaucoup de ses membres étant largement impliquées dans la politique de leur pays, la Loge des magiciennes eut un rôle de première importance durant sa courte existence. Accusées lors du Congrès de Loc Muinne de 1271 d’avoir fomenté les assassinats des rois Foltest de Témérie et Demavend d’Aedirn, ainsi que d’avoir conspiré contre les rois de Kaedwen et du Kovir, les magiciennes de la Loge devinrent alors les cibles des chasseurs de sorcières rédaniens sous les ordres de Radovid le sévère. La loge fut alors dissoute, mais les survivantes à la traque aux sorcières furent ensuite amnistiées par l’empereur Emhyr var Emreis et trouvèrent refuge au Nilfgaard sinon au Kovir.

Aujourd’hui, le Kovir émerge comme la patrie des magiciens. Considérablement renforcé à la suite de la Chasse aux sorcières et la diaspora des mages du nord, et voyant s’asseoir sur son trône un roi-sorcier, c’est naturellement que les pratiquants de la magie ont pris une importance de premier ordre dans le royaume. Depuis le parlement, les mages légifèrent sur l’utilisation de la magie et usent des académies de Lan Exeter et de Pont-Vanis comme vecteurs de leurs volontés en échange de larges subventions de fonctionnement.
Par ruissellement, les académies koviriennes sont, pour ainsi dire, toutes puissantes. Formant une grande majorité des élites, puisqu’un grand nombre des adeptes échouant à devenir magiciens se réorientant dans les cours de justice et les bureaux ministériels, les académies profitent d’un rayonnement et d’une influence grandissante sur les affaires du royaume. Garantissant un essor économique d’importance aux villes dans lesquelles elles se trouvent, puisque leurs élèves ont accès à leurs moindres fantaisies payées par les subventions étatiques, couturiers, joaillier, chapeliers, confiseurs ou coursiers vivent grâce à leurs dépenses.
Enfin, le prestige se dégageant des écoles du Kovir, elles se vantent d’attirer à elles les plus remarquables des adeptes des royaumes du nord, et la rivalité qui existe avec l’école de Ban Ard fait largement pencher la balance en faveur des académies koviriennes. Ainsi, la prospection d’élèves, l’emploi des professeurs ainsi que le prestige des diplômes alimentent une guerre silencieuse entre les grands bastions de magie du Nord et peuvent influencer, pour le meilleur ou pour le pire, les rois et les reines de tout un continent.
Ban Ard, de son côté, subsiste par l'intermédiaire de ses nombreux bureaux d’études qui se cherchent de riches mécènes pour alimenter le trésor de l’académie autant que le prestige de ses bureaux qui se rendent souvent responsables de grandes avancées dans des domaines d'érudition tels que l’anatomie, la médecine, l’astronomie ou encore la géologie.
Enfin, il semble que la cicatrice laissée par le Soulèvement de Thanedd et les sinistres complots de la Loge, bien qu’elle se referme lentement, empêche à une réelle institution magique de voir le jour bien que de nombreux pratiquants insistent sur l’importance d’un tel organe. De fait, si certains considèrent cette situation comme une sorte d’anarchie, d’autres préfèrent y voir une libéralisation bienvenue qui ne se heurte qu’aux législations temporelles des seigneurs desquels ils foulent les terres ou de l’Inquisition rédanienne qui s’est faite maîtresse dans l’art de la traque des sorciers. Néanmoins, la légitimité tirée de leur lignage magique donne aux souverains du Kovir une autorité particulière sur l’usage de la magie. Si certains reconnaissent cette autorité, d’autres considèrent toujours que les affaires des sorciers ne regardent que ces derniers et ne devraient pas reposer sur un quelconque pouvoir politique.
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Les Religions


Des peuples, des croyances et des religions


Parce que c’est par le biais de la croyance que les êtres façonnent leur réalité et leur civilisation, la religion a toujours occupé une place centrale au sein des nombreuses cultures du monde connu. Dès leur arrivée sur le continent, les hommes ont commencé à vouer des cultes éparpillés, vénérant des entités supérieures et d’autres esprits qui leur inspiraient autant la crainte que le respect. Ces divinités, qui personnifiaient aussi bien des saisons que des concepts propres à certaines civilisations, étaient parfois empruntées aux races anciennes qui, elles aussi, n’étaient pas insensibles à la considération religieuse.

À la différence de la religion du Feu éternel ou du culte impérial du Grand Soleil, la plupart des croyances qui parsèment le continent se veulent polythéistes. Même si d’un hameau à l’autre, les villageois vénèrent des dieux différents sinon plusieurs facettes d’une même divinité, d’aucun ne nie l’existence d’un large panthéon dont les figures, souvent endémiques, sont tout aussi craintes et respectées de chacun.

Lorsqu’éclatèrent les premières guerres entre le puissant empire du Nilfgaard et les royaumes du Nord, les envahisseurs du sud désignèrent sous l’appellation de « Panthéon Nordique » toutes les divinités des peuples du nord qu’ils observaient avec mépris comme de l'idolâtrie païenne et dégénérée. Cependant, la catégorisation de toutes ces croyances au sein d’un même ensemble reste aujourd’hui un vaste sujet de débat, autant au nord qu’au sud.

Les croyants sont capables de manipuler le Pouvoir par le truchement de rituels et de prières. Cependant, mages et sorciers, qui font de la magie en leur âme et conscience, sont pour la plupart incapables de comprendre ce que les prêtres interprètent comme la manifestation divine des entités qu’ils vénèrent. C’est à ce titre que de nombreux cultes, assimilés à de la sorcellerie, furent combattus par d’autres religions dans leur tendance absolutiste.


Le Feu éternel


Le Feu éternel est une religion nouvelle qui s’est considérablement répandue au cours des derniers siècles jusqu’à devenir le centre névralgique du Saint-empire rédanien. Créée à Novigrad, le culte a énormément évolué à mesure qu’il s’est imposé au sein des royaumes du nord. D’abord tolérante, quoique néanmoins sévère, cette religion est devenue aussi totalitaire que belliqueuse, repoussant tout ce qu’elle considérait comme blasphématoire au-delà des frontières de l’empire dont elle s'adjugeait la couronne.
Car, depuis de nombreuses années maintenant, le Feu éternel est devenu religion d’état au sein de la Rédanie qui s’est constitué son identité à travers cette religion nouvelle, réclamant grâce à elle le titre grandiloquent de Saint-empire. Cette identité touche évidemment le sommet de la société rédanienne puisque l’empereur ne peut être sacré et couronné qu’en la Sainte-église de Novigrad par le hiérarque en personne qui, se faisant, accorde au souverain la grâce de la Flamme Éternelle qui en devient le premier lieutenant terrestre.
Néanmoins, les relations n’ont pas toujours été au beau fixe entre le Saint-empereur et le hiérarque qui ont souvent été les acteurs d’une lutte de pouvoir entre l'Église et la Couronne. Ainsi, le jeu des Croisades à longtemps été la matérialisation de ce conflit où chacun des partis cherchait à étendre son influence par la conquête.

Si le hiérarque, élu par ses pairs réunis en concile, fait figure de chef de la religion, les représentants de cette église se sont considérablement diversifiés au fil de son développement, se divisant notamment entre un haut-clergé, riche et tout-puissant, et un bas-clergé, aussi modeste que le petit peuple qu’il côtoie. Une intense rivalité existe entre ces deux mondes qui, bien que l’un se considérant comme supérieur à l’autre, s’accusent mutuellement de bien des vices. Aussi, il est courant de voir un évêque reprocher à un révérend de manipuler son auditoire et de pervertir le dogme pour satisfaire sa soif d’égo, ou qu’un prêcheur débraillé accuse le hiérarque et ses courtisans de piller les richesses des fidèles et de l’église pour vivre dans autant d’immoralité que de décadence.

Quoi qu’il en soit, tous vénèrent la Flamme Éternelle qui brûle en la Sainte-église de Novigrad depuis des siècles maintenant et qui doit ne jamais s’éteindre. Elle symbolise pour ses croyants la force de la volonté et la survie des justes, le chemin à suivre dans les ténèbres, présage de progrès et de jours meilleurs.
Ses adeptes s’opposent farouchement à la magie et à ce qu’ils considèrent comme une menace à l’homme et à sa pureté, incluant donc notamment les non-humains et les sorceleurs pour ne citer qu’eux. Se faisant, elle est aujourd’hui dotée d’un organe militaire dont la première mission est de purger le monde des hérésies qui le parcourent. Néanmoins, il est évident que ce dernier, appelé l’Inquisition, est aujourd’hui autant le bras armé du Feu éternel qu’une puissante police politique, responsable de nombreuses disparitions énigmatiques et de procès expéditifs menant alors vers le bûcher. Car il est évident que la seule punition qui attend celui qui blasphème la Flamme Éternelle est de mourir dans le brasier de sa colère. Ainsi, de nombreuses places publiques à travers la Rédanie disposent d’un bûcher brûlant parfois continuellement des cadavres de ceux qui l’auraient offensé par leurs actes, leurs paroles ou leur simple nature. Aussi, il est à noter qu’au regard de la flamme, hommes et femmes sont égaux lors de leur jugement. Même si cette spécificité culturelle n’est pas toujours appliquée au delà des seules sentences, le dogme originel tendait à considérer la femme comme l’égale de l’homme bien que celle-ci soit aujourd’hui bien souvent discriminée par les prêtres et leurs sermons.

Chaque chapelle du Feu éternel dispose d’un braséro dans lequel danse une flamme rouge. Cette dernière, si elle doit être rendue écarlate par la volonté du Feu éternel, est en réalité le résultat de la coloration de l’essence, mélangée avec de la cochenille, utilisée lors de l’entretien de ces foyers.


Melitele, la Grande Matrice


Melitele est une divinité appartenant à ce que les étrangers appellent le panthéon du nord. C’est l’une des plus anciennes religions des royaumes humains dont la figure contemporaine est vraisemblablement la synthèse de plusieurs entités similaires issues de panthéons archaïques.
Elle a gardé de cet héritage antique la multiplicité de ses formes. Melitele est ainsi vénérée comme une trinité féminine, rassemblant les formes de la Demoiselle, de la Mère et de la Mégère, tantôt réunies, tantôt séparées. Profondément bienveillante, cette divinité inculque à ses fidèles les notions de tolérance et d’entraide, mais elle est surtout la patronne de la fécondité, de l’enfantement et, par extension, des moissons. Elle est en cela considérée à tort comme un culte purement féminin dont les prêtresses sont souvent stigmatisés et leurs paroles méprisés par leurs opposants les plus virilistes. Néanmoins, le culte ne manque pas d’adeptes et reste aussi respecté que populaire en Témérie.

Le culte de Melitele est particulièrement présent auprès du petit peuple, des paysans et, évidemment, des femmes. Son plus grand temple est celui d’Ellander, situé à quelques lieues de la capitale du duché éponyme. Malgré son annexion par le Saint-empire à la suite de la Quatrième Guerre, le temple est toujours ouvert et accueille les fidèles, les indigents et les orphelins en son sein. Ces derniers sont généralement recueillis et élevés par les prêtresses dont les dépendances sont de véritables orphelinats où les jeunes âmes perdues ou envoyées là par leurs parents peuvent accéder à une remarquable éducation.


Kreve


Kreve est une autre divinité dudit panthéon nordique, particulièrement présente en Kaedwen et dans le Nord-Est de la Rédanie dont il a largement été chassé par la religion du Feu éternel. Seigneur du ciel, de la fougue et du pouvoir, de la noblesse et de la virilité, Kreve est un dieu austère particulièrement apprécié des hommes, et notamment les valeureux chevaliers et les puissants seigneurs. Jadis religion dominante parmi les rois des royaumes du Nord, cette religion prône l’idée d’une ascendance divine de l’aristocratie, chaque souverain étant alors un descendant du dieu sur terre et dont l’essence divine se retrouvait dans leurs veines.
Il est aussi populaire chez les soldats et les riches marchands pour qui il prône la réalisation personnelle par l’action et la prise d’initiative. Aussi l’oisiveté est-elle très mal perçue par ses croyants et considérée comme un manque évident de virilité, ce qui enjoint pareillement les homme à considérer la femme comme largement moins capable et nécessitant la proximité d’un mâle vaillant et volontaire pour les guider.

Le premier commandement de Kreve appelant à combattre le mal, son clergé s’était jadis allié à d’autres cultes, comme celui du Feu éternel, pour combattre sorcellerie et démons, ainsi que l’influence des sectes noires de Lilith ou de Coram Agh Tera. En effet, le culte de Kreve est l’un des premiers à avoir éprouvé une réelle et puissante hostilité à l’égard des sorciers et des magiciens.

Les prêtres de Kreve étant souvent proches de la classe dominante, son clergé a la réputation d’être particulièrement avide et corrompu, ce malgré le rôle de moralisateur qu’il se plaît à afficher en toute circonstance, condamnant autant les excès des hommes que leur manque de vertu et d’ascétisme.


Freya


La troisième grande divinité du panthéon nordique qui a su survivre et prospérer dans les royaumes du Nord est Freya. Elle est la figure centrale du panthéon des îles Skellige qui regroupe de nombreuses entités mais dont la plus importante est la Déesse du foyer. En sus, Freya partage avec Melitele son patronage avec la fertilité, l’amour et les moissons, ce qui continue à entretenir la confusion des continentaux à son sujet.
À Skellige, Freya est appelée « Modron », c’est-à-dire « la Mère » dans la langue insulaire.

Les iliens la considèrent également comme la sainte patronne des prophétesses, des voyants et des télépathes, ainsi que de tous ceux qui cherchent à sonder l’inconnu. Cette clairvoyance est traditionnellement représentée par le chat, qui est capable de voir et d’entendre l’invisible, le faucon, qui regarde d’en haut, et le collier de voyance de Brisingamen, relique qui permettrait à celui qui le porte de pouvoir appréhender le passé, le présent et l’avenir d’un simple regard.

Son temple est situé sur l’île sacrée d’Hindarsfjall bien qu’elle soit vénérée sur l’ensemble des îles Skellige ainsi que sur plusieurs espaces côtiers du continent. Les prêtresses partagent ainsi les bois de Hindar avec les druides et gardent farouchement les terres de leur île où seuls les invités de la déesse sont les bienvenus.


Druidisme


Les druides sont les érudits de la forêt et les protecteurs de la Nature. De par leur grande connaissance du vivant, ces derniers se sont érigés en défenseurs de toute chose et n’ont rien à envier aux plus grands scientifiques quand il s’agit du fonctionnement de la nature et de son écosystème.

Le druidisme est pratiqué en toute terre et ses représentant se retrouvent en communautés autonomes et dispersées parmi les nombreux bois du continent où ils répondent à leur guide, le hierophant - si c’est un homme - ou la flaminique - lorsqu’il s’agit d’une femme. Si ces communautés disposent alors chacune d’un fonctionnement qui leur est propre, s’aventurer sur les terres des druides peut être aussi dangereux qu’instructif, tant certains tendent à interdir l’accès à leur terre parfois par la violence, tandis que d’autres accueillent volontiers voyageurs et curieux à contempler les merveilles de Dame Nature.
Néanmoins, tous vouent un culte à la vie. Si celle-ci peut ne considérer que les plantes et les animaux comme digne de leurs savoirs, il est encore une fois important de spécifier les divergences qui existent entre chacun des cercles druidiques. Ainsi, de nombreux druides soignent les animaux blessés par le braconnage et les plantes piétinées par les chasseurs, d’autres vont jusqu’à porter attention aux blessés et aux orphelins qu’ils accueillent parfois en leur sein et qu’ils éduquent alors à leurs préceptes mystiques.

Les cercles druidiques et leurs communautés s’articulent autour d’un Arbre de Vie, généralement le plus vieil arbre de la forêt dans laquelle ils sont installés, qui revêt alors un caractère sacré dont nul profane n’a le droit de s’approcher et sur lequel aucun sang ne doit jamais être versé.


Lebioda et le Livre du Bon


Lebioda était, de son vivant, un berger qui fût élu prophète par ses pairs du fait de son éloquence, de sa grande sagesse et des nombreux préceptes qu’il leur inculqua, mêlant considérations morales, religieuses et philosophiques. Le culte qui l’entourait se développa surtout de son vivant, ses qualités d’orateur et de penseur lui permettant de rassembler nombre de fidèles autours de sa personne. Mort dévoré en tentant d’exorciser un dragon qui menaçait des moutons du Kaedwen, ses ossements furent retrouvés et rassemblés dans un tombeau qui séjourne caché à Novigrad. Ses nombreux enseignements furent rassemblés et compilés par ses apôtres dans le célèbre Livre du Bon, qui sert désormais de guide spirituel à toute personne désirant s’abreuver de cette croyance manichéenne. Car, selon Lebioda, le monde se résumerait à un choix binaire, opposant forcément une décision juste et vertueuse à une autre conduisant vers le chaos dont monstres et dragons en seraient les principales engeances. Ainsi, tout adepte des enseignements de Lebioda considère les monstres et autres rejetons de la conjonction des sphères comme un mal qu’il est nécessaire d’occire. À l’inverse, tout homme bon se doit d’être mu par des valeurs d’altruisme, d’abnégation, de générosité et d’amour pour son prochain.
Les préceptes de Lebioda, qui sont par essence des principes vertueux de chevalerie,  ne connaissent aucun prêtre ni aucun représentant puisqu’ils mettent en avant la foi personnelle d’un individu, chacun étant libre d’interpréter les paroles du prophète comme il l'entend. S’il n’y a de Clergé, les adeptes du Livre du Bon sont présents partout et éparpillés de par le monde, bien que l’on trouve les principaux foyers de culte en Toussaint, à Dol Angra et en Kovir. Cela dit, le Livre du Bon est un ouvrage si célèbre et tant répandu, ayant connu maintes éditions, impressions et traductions au fil du temps, qu’il peut se trouver dans n’importe quelle bibliothèque sans que cela ne relève de la croyance ou d’une érudition particulière.


Le culte du Grand Soleil


Le culte impérial, appelé le culte du Grand Soleil, est la religion officielle de l’empire du Nilfgaard. Elle permit jadis aux premiers rois du Nilfgaard de légitimer leur pouvoir et leurs conquêtes à travers une stature divine aux éclats absolutistes. Si, dans ses formes primitives, elle revêtait la forme d’une croyance vénérant le soleil au dessus de toute chose, elle a aujourd’hui évolué pour ressembler davantage à une philosophie pragmatique. Ses adeptes ne s’adonnent pas à la prière ou à la vénération, leur foi étant entièrement tournée vers des valeurs et des perceptions concrètes quoique divisées par deux courants de pensée majeurs prennant davantage des allures de partis politiques. De ces courants, l’on distingue les Impérialistes qui considèrent l’empereur comme l’incarnation de l’Astre absolu sur terre, un être sacré à qui tous doivent respect et obéissance aveugle, tandis que les Solaristes désignent l’empereur comme son mortel messager, un objet du destin soumis aux mêmes tourments que la nature pourrait infliger à ses semblables. Les divergences entre ces deux visions ne doivent pas être prises à la légère puisqu’elles servirent de cause sinon d’argument à de nombreux coups d’état et autres guerres fratricides. Malgré tout, tous les citoyens impériaux font preuve de la même piété lorsqu’ils agissent au nom de l’empire, que ce soit en combattant, en dénonçant les séditieux aux autorités ou en payant leurs impôts.

La volonté universaliste du culte impérial devant s’imposer sur toute terre touchée par le Soleil, les impériaux considèrent naturellement toute autre croyance comme un blasphème et toute manipulation magique comme un affront à l’Astre absolu.

S’il n’existe pas de prêtre ou de clergé, puisque prières et vénérations divines n’existent pas au sein du culte impérial, il existe néanmoins des augures, vêtus de manière aussi grandiloquente que démodée, et dont l’antique charge publique et respectée peut-être confiée à n’importe qui par le Sénat impérial. Il est d’ailleurs courant qu’un puissant aristocrate sinon un riche bourgeois dispose de ce sacerdoce lors de ses débuts en politique. Si ces derniers se retrouvent bien souvent à philosopher autour de leurs pairs, les augures ont aussi et surtout pour charge d’interpréter et de transmettre la volonté de l’Astre absolu par le biais d’observations et d’analyses empiriques, le plus souvent arrangées à l’avance sinon mises en scène. Ils accomplissent leurs offices lors de grands rassemblements publics, à l’occasion de jeux ou de cérémonies, de discours ou d'événements à la gloire d’une illustre personne, durant lesquels ils se retrouvent vêtus de longues toges qu’ils ne portent qu’à cette occasion.


Dana Méadbh


Dana Méadbh, aussi appelée la Vivette, la Reine des Champs ou encore la Vierge des Champs, que les anciens nomment Danamebi et que les nains appellent Bloëmenmagde, est une divinité d’origine elfique vénérée principalement chez ces derniers mais que l’on retrouve aussi chez les petites gens qui travaillent la terre et chez les nains.
Il est dit qu’elle apparaît sous la forme d’une vierge aux cheveux blonds, toute en fleurs et que chaque plante et chaque bête est attirée par sa présence.
Les plus anciens prétendent qu’elle n’apparaît que durant la saison d’été, des jours du cinquième et du sixième mois jusqu’aux jours du dixième mois mais le plus souvent jusqu’au huitième mois durant la fête de la Faux, la fête de Lammas, la fête des moissons.

Dana Méadbh n’aime que la terre et tout ce qui y pousse et y vit pareillement. Ainsi, elle ne fait aucune différence entre le ver le plus chétif et les immenses épicéas. À ses yeux, aucun peuple n’a plus d’importance que le plus frêle des pommiers sauvages car tous finiront pas disparaître pour laisser place à d’autres tribus.
Ainsi, la Reine des Champs est la protectrice des sols et des récoltes, des bois et de la chasse.
Il est dit, cependant, qu’elle restera aux côtés du peuple qui s’élèvera au dessus des autres et qu’elle les accompagnera, fertilisera les terres et leur permettra de pérenniser leur civilisation pour des siècles et des siècles.

Aussi est-elle vénérée par toutes les races, chacune espérant un jour que la Vivette leur apparaîtra pour transcender leur peuple.
Ses suivants ne construisent ni temples, ni autels en son nom et préfèrent lui soumettre des prières et des offrandes dont les offices sont largement différents en fonction de la région du monde, que ce soit à Mahakam, à Aen Cairne ou, chez les humains, principalement à Dol Angra, Aedirn et Kaedwen, mais aussi dans certaines provinces nilfgaardiennes comme Metinne.


Autres


« Il y a des dieux parce que la nature en a imprégné la notion dans toutes les âmes. »
— Cicéron


La croyance est omniprésente au sein des cultures humaines et non-humaines qui peuplent le continent, même chez ceux qui prétendent naïvement s’en détourner au profit de philosophies plus pessimistes qu’ils appellent raison, nature, science ou magie. Au-delà des religions précédemment citées, il existe de nombreux autres cultes qui parsèment le monde en divers endroits, s’adonnant tantôt une interprétation différente d’une de ses figures sinon à des croyances plus primitives autours d’esprits ou d’entités que ses adeptes vénèrent à l’image de véritables divinités.

La Dame du lac, considérée par de nombreux chercheurs comme une nymphe aussi puissante que charismatique, est ainsi vénérée par de nombreuses peuplades chevaleresques et autres ermites assoiffés des légendes qui l’entourent. Respectée pour sa sagesse et sa bienveillance, elle accorde sa protection aux voyageurs égarés ainsi qu’aux peuples qui lui font preuve d’autant de respect que de dévouement. Ce serait elle qui aurait transmis aux nobles de la principauté de Toussaint les cinq valeurs qui forment aujourd’hui les vertus inaliénables de leur chevalerie : l’honneur, la sagesse, la générosité, la bravoure et la compassion.

Coram Agh Tera, l’araignée à tête de lion, le grand tisserand, est un culte qui semble avoir aujourd’hui disparu mais qui subsiste à l’abri des regards. Ses adeptes croient qu’une araignée dont le corps est une tête de lion, tisse le destin des hommes de sa soie sur une toile qu’elle élargit et corrige constamment et que, lorsque survient la mort, c’est que l’un de ses fils s’est cassé. Il est ainsi vénéré comme le dieu de la mort soudaine et imprévisible.
Dans ses temples morbides, décorés d’os et d'effigies macabres, les prêtres de Coram Agh Tera sont tenus de garder l’oeuvre du dieu et doivent ainsi briser certains fils. C’est pourquoi les suivants de ce culte sont souvent des bourreaux, des soldats et des bandits, des gens qui ont vécu une tragédie ou qui vivent en contact constant avec la mort ou la souffrance, et qui voient la mort comme une extension de la réalité.
Pendant longtemps, le culte et ses sanguinaires apôtres ont été chassés et précipités au bord de l’oubli. Néanmoins, les fidèles du grand tisserand ont réussi à subsister et vivent aujourd’hui cachés et reclus ou, parfois, sous la protection d’obscurs seigneurs.

Lilit, ou Lilith, aussi vénérée dans les méandres de la Zerrikanie sous le nom de Niya, serait quant à elle une puissante démone et considérée par ses cultistes comme la déesse du mal à l’état pur. Dans l’occultisme, le nom de Lilit est accompagné de nombreuses prophéties apocalyptiques, faisant d’elle l’annonciatrice de la fin du monde et de l’extermination de la race humaine. C’est de ces obscures prophéties qu’est apparue la terrible mais controversée malédiction du soleil noir qui, décelée dès la naissance par un sorcier auprès d’un nouveau-né le condamnait par prédestination aux plus macabres des méfaits, obligeant alors ses parents à s’en débarrasser dans les plus brefs délais.

Svalblod est l’une des plus importantes divinités mineures de Skellige. À mi-chemin entre l’ours et l’homme dont le corps déformé est parcouru de batailles millénaires et cauchemardesques, il est le dieu de la frénésie guerrière et de la cruauté implacable du combat. Très populaire parmi les guerriers païens de l’archipel, ceux qui le vénèrent ingurgitent des essences psychotropes et se mutilent dans des transes particulièrement violentes qui doivent permettre à Svalblod de leur accorder sa force.
Un temple lui est consacré à Fornhala, un village situé sur le plus haut pic des montagnes enneigées d’Ard Skellig et dont les murs sont dits tapissés de sang frais et résonnent des rugissements de bêtes sanguinaires.

Bien sûr il serait impossible à quelconque érudit de répertorier l’ensemble des croyances du monde tant celles-ci sont innombrables. D’un village à un autre, ou d’un individu à son voisin, multiples sont les perceptions et les forces intangibles qui peuvent accaparer l’esprit vers une croyance iconoclaste. C’est contre celles-ci que se sont battues les grandes religions pour imposer leur modèle de pensée unique sans jamais y parvenir.
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